Lorsqu’il a commis une faute juste avant la partie plane de la piste Podkoren 3, lors de la deuxième manche du second géant de Kranjska Gora, Marco Odermatt s’est fait peur. En tête après la première manche, allait-il parvenir une nouvelle fois à s’imposer, à s’offrir un 11e succès cet hiver? La réponse est évidemment connue. Et comme tout ce qu’il réalise, il le fait avec brio. “C’est fou, j’ai de la peine à y croire”, répondait le champion du monde après sa nouvelle victoire.

“J’ai fait des erreurs, dont cette grosse faute juste avant le plat, je me suis dit que ça allait être très compliqué même pour le podium, reconnaît le Nidwaldien de 25 ans. J’ai alors décidé de prendre tous les risques sur le bas et ça a fonctionné, ce qui m’a un peu surpris.” Si lui-même se surprend, difficile de ne pas l’être. Pourtant, rien ne semble pouvoir atteindre le héros de Hergiswil, encore une fois heureux d’avoir gagné “cette bataille”.

Direction Andorre

Après avoir remercié son équipe, son staff, “sans qui rien ne serait possible”, “Odi” a avoué qu’il avait moins de pression cette année en Slovénie, où il s’est assuré de remporter son second Globe de cristal consécutif en géant. “L’an passé, j’étais un petit peu plus tendu pour ces courses, c’est vrai, avoue-t-il. Cette fois, j’avais déjà un Globe à la maison et un bon avantage en termes comptables. J’étais plus tranquille.” Et en s’assurant ce trophée, Marco Odermatt va devenir le troisième skieur à remporter au cours de la même saison le Globe du général, du super-G et du géant, après Pirmin Zurbriggen (en 1986-1987) et Hermann Maier (trois fois).

Après avoir rempli ses obligations, le champion olympique s’apprêtait à voler vers Andorre au plus vite, dans un avion affrété par son sponsor. Car lundi, le premier entraînement de descente des finales est déjà prévu à El Tarter. “Ce n’est pas facile de se mettre en mode ‘course’ à chaque fois. Aujourd’hui, je disputais probablement quelque chose comme ma 40e manche en course de la saison.” Marco Odermatt peut encore conclure son hiver en beauté, en effaçant peut-être le record de 2000 points de Hermann Maier (il en compte actuellement 1826). Il n’est plus à un exploit près.

Laurent Morel