Les adjectifs manquent pour décrire les prestations de Marco Odermatt semaine après semaine. Le Nidwaldien casse toutes les barrières du ski alpin. Ce jeudi, pour sa première descente sur la très spécifique Saslong de Val Gardena, il a pris la deuxième place à seulement 0″11 de Vincent Kriechmayr et monte sur son 12e podium consécutif en Coupe du monde. Un nouveau coup de maître pour le tenant du grand Globe, qui est plus que jamais le candidat numéro un à sa propre succession. Et alors que son image devenait parfois trop lisse aux yeux de certains médias, il n’hésite plus à pousser des coups de gueule ou à se lancer dans des déclarations éclatantes. Car oui, c’est bien lui le patron du ski mondial.

Marco Odermatt, vous montez sur le podium dès votre première descente sur la Saslong. Comment faites-vous?

Oui, c’est vraiment incroyable. Je rêvais d’un tel résultat mais je ne savais pas à quoi m’attendre, ce que je pouvais espérer sur cette piste. Je ne savais pas si je pouvais viser une 30e place ou un top 10. Le podium, je n’y pensais même pas alors c’est vraiment cool d’y parvenir. Mais c’est une grosse surprise pour moi.

Qu’est ce qui a fait que cela a si bien fonctionné ici?

On a pris des risques avec le matériel. Nous avons essayé une nouvelle configuration entre les chaussures et les skis qui a parfaitement marché. Je ne l’avais encore jamais utilisée en course alors c’est top de voir qu’elle fonctionne si bien. C’est une excellente nouvelle d’avoir ce nouveau “setup”, surtout que mes sensations n’ont pas encore été optimales, ce qui veut dire que je peux faire encore mieux. Par exemple, j’allais un peu trop loin sur chaque saut, j’étais un peu trop stressé tout au long du parcours.

Ce matériel, c’est quelque chose de totalement inédit?

Oui, nous avons construit un nouveau ski au printemps. L’objectif était de trouver un matériel qui fonctionne dans certaines conditions, dans lesquelles nous n’avions pas encore la meilleure option. Mais nous ne l’avons pas souvent testé car nous n’avons pas eu beaucoup de conditions comme ici.

Mais là, vous allez évidemment le réutiliser samedi…

Oui, c’est clair!

Sur cette piste difficile, il ne vous manque pas grand chose pour aller chercher votre première victoire en descente…

C’est vrai! Encore une deuxième place! Mais je reste très heureux de monter sur le podium ici à Val Gardena, cela est réellement un résultat incroyable. Contrairement à Lake Louise ou à Beaver Creek, je ne m’imaginais pas me battre pour la victoire. C’était vraiment agréable à skier pour moi. Les sauts étaient énormes et impressionnants. Pour moi, j’ai effectué le plus grand saut de ma vie! J’ai apprécié.

Comment vous vous sentez physiquement avec l’enchaînement des courses (ndlr: lire ici)?

Après mon résultat d’aujourd’hui, je vais devoir participer à la deuxième descente samedi (ndlr: il hésitait à faire l’impasse), surtout que je suis à la lutte avec Kilde au sommet de la discipline. Mais je ne m’excite pas, je prends un jour après l’autre, une course après l’autre et je pense avoir suffisamment d’énergie pour les cinq courses entre ici et Alta Badia.

Pensiez-vous au Globe de cristal de la descente avant le début de la saison?

Non, bien sûr que non! Mais c’est bien de voir que ça devient une possibilité (sourire).

Laurent Morel, Val Gardena