Le slalom de Loïc Meillard n’aura duré que trois portes. Parti avec le dossard numéro 1 et avec des grosses ambitions, le Valaisan s’est fait piéger dès les premières courbes. Qu’importe cet échec, le skieur d’Hérémence rentre de Courchevel avec une nouvelle médaille mondiale dans sa besace. Après l’argent du combiné et du parallèle de Cortina d’Ampezzo, il est devenu vice-champion du monde de géant vendredi, pour ce qui est très certainement la plus belle récompense de sa carrière avec sa victoire en géant à Schladming. Bilan.

Loïc Meillard, expliquez-nous ce qu’il s’est passé lors de ce slalom?

Je me fais surprendre par la neige, comme elle réagit sous le ski, à la deuxième porte. Ça m’éjecte et m’envoie loin de la troisième et quand c’est gelé comme cela, il n’y a aucune chance pour aller chercher la suivante.

Votre sortie a-t-elle influencé la course de Daniel Yule et de Ramon Zenhäusern qui s’élançaient juste après vous?

Je ne crois pas. Théoriquement, Daniel, quand il part juste derrière, il n’a aucune info, il ne savais même pas que j’étais sorti après trois portes. Chacun fait sa ligne. Daniel est passé tout juste, mais les athlètes qui ont regardé à la télé étaient mieux au courant.

Vous restez calme, mais après cette élimination, cela doit bouillonner intérieurement?

C’est clair que c’est dommage. Après, on ne peut qu’en rire quand on fait trois portes…

Mais avec cette médaille d’argent en géant, le bilan de vos Championnats du monde est positif?

C’est plus que top. En super-G, je fais aussi une très bonne course, il ne m’a pas manqué grand-chose pour la médaille (ndlr: 8e). Le ski était là. C’est ensuite décevant de ne pas faire de médaille en slalom et en combiné. On doit faire avec, car il y a toujours des jours avec et d’autres sans. Et aujourd’hui en fait partie.

Comment expliquez-vous que les slalomeurs suisses, brillants en Coupe du monde, ne parviennent pas à confirmer et monter sur le podium aux Championnats du monde ou aux Jeux olympiques?

Je ne pense pas que cela soit le cas. L’année passée aux Jeux, Daniel (Yule) et moi terminons à un dixième de la médaille. Cela ne veut pas dire que l’on ne parvient pas à confirmer nos performances de Coupe du monde. On n’est juste pas parvenus à monter sur la boîte. Comme on ne voit que les médailles, on ne remarque pas ce qu’il se passe derrière. On était souvent très proche et il ne manquait pas grand-chose.

Alexis Pintruraut a annoncé arrêter le slalom après ces Championnats du monde, pour se tourner davantage vers les disciplines de vitesse. C’est également un virage que vous pourriez prendre dans le futur?

Non, comme je l’ai toujours dit, tant que je n’ai pas atteint ce que je veux faire en slalom, il n’y a pas de raison de changer. J’ai envie de me battre pour gagner des courses, remporter un Globe, des médailles. Tant que je suis combatif dans cette discipline, je n’ai pas besoin de changer.

Vous avez eu un programme chargé lors de ces Mondiaux, qu’en sera-t-il des prochains jours?

Nous allons immédiatement nous envoler pour les États-Unis. Je me reposerai là-bas en essayant de m’adapter au mieux au jet-lag et on attaque à nouveau le week-end prochain (ndlr: un géant et un slalom sont au programme à Palisades Tahoe).

Johan Tachet, Courchevel