Il a exulté une fois la ligne d’arrivée franchie, il a ensuite laissé échapper quelques larmes lorsqu’il est officiellement devenu vice-champion du monde de géant. Loïc Meillard peut savourer une journée hors du commun qui l’a vu remporter sa troisième médaille mondiale, après le bronze récolté en combiné et en parallèle à Cortina d’Ampezzo, il y a deux ans. “Mais cette médaille est davantage spéciale, car lors des deux derniers Mondiaux j’avais terminé 4e (à Åre) et 5e (à Cortina). Il était temps d’aller la chercher”, sourit le Valaisan. Tout comme sa première victoire dans la discipline à Schladming, il y a trois semaines, le skieur d’Hérémence “veut en profiter”, car “chaque podium a sa particularité”.

Et rien n’était gagné d’avance pour Loïc Meillard avant cette course, puisque l’athlète du val d’Hérens a été malade en début de semaine. “Ce n’était pas la préparation optimale. J’ai passé trois jours au lit avec de la fièvre. J’ai aussi pris un choc à l’entraînement en géant au talon. Ce n’était pas la préparation parfaite.” Alors le talentueux skieur s’est appuyé sur ses acquis. “Il a fallu faire confiance au travail effectué durant l’été et montrer le meilleur ski que je pouvais. Je suis heureux d’être parvenu à le faire.” Et en plus, aux côtés de son pote Marco Odermatt, devenu champion du monde. “C’est incroyable, on peut vraiment être fiers de ce que l’on a accompli pour la Suisse.”

Une médaille qui aiguise l’appétit de Loïc Meillard

Loïc Meillard, quatrième sur le premier parcours, a notamment réalisé une deuxième manche de feu, réalisant le meilleur chrono sur le tracé piqueté par son coach Helmut Krug. “En première, j’ai eu de la peine à prendre le grip. Je suis heureux d’être parvenu à sortir une grosse performance en deuxième. Le ski que j’ai montré va me permettre de construire dessus pour l’avenir, car il y avait de très belles choses.”

Et après avoir goûté à l’argent, le skieur hérensard est toujours plein d’appétit avant le slalom de dimanche. “A chaque fois que je suis au départ, j’ai faim et j’ai envie d’aller tout devant. Il y a d’autres athlètes qui vont tout donner. Ça sera à moi de faire le job.” Et pour le coup, Loïc Meillard ne pourra pas pleinement fêter sa première médaille de la quinzaine. Tout juste, il s’accordera un petit verre rouge. “Cela ne veut pas dire que je ne profite pas de ces émotions, de ces moments avec tout le monde. Je suis content d’avoir encore une course.”

Et surtout d’aller chercher une nouvelle médaille qui ajouterait encore davantage de couleurs à une armoire à trophées qui s’embellit course après course.

Johan Tachet, Courchevel