Sur le podium du slalom de Chamonix, ce n’est pas l’hymne suisse, mais Marignan qui aurait dû être entonné après le formidable doublé valaisan réalisé par Daniel Yule et Loïc Meillard. « Ça fait plaisir et c’est fou », sourit Loïc Meillard après cette performance XXL des deux athlètes treize étoiles. « Ce scénario fait du bien. C’est une récompense collective, pour les entraîneurs, les physios, les servicemen. Depuis le début de l’hiver, nous étions toujours présents et il ne nous manquait pas grand-chose pour que toutes les pièces du puzzle se mettent en place. On a montré qu’il fallait compter sur nous. » Et plutôt deux fois qu’une pour une équipe suisse de slalom qui n’avait dénombré qu’un seul podium cette saison à Kitzbühel, par l’entremise de Daniel Yule, encore.
Pour Loïc Meillard, cette 2e place est également celle de la confirmation, une semaine après son 3e rang lors du premier super-G de Garmisch-Partenkirchen. Deux résultats qui relancent l’athlète d’Hérémence après un début d’hiver mitigé, lui qui a souvent vu les centièmes terminer du mauvais côté. « Ça fait beaucoup de bien », confirme-t-il. « Le ski était là, mais ma trajectoire ressemble à des montagnes russes. J’ai travaillé, serré les dents et ça a payé. Je sais maintenant que je peux le faire. »
Une préparation réussie à Champex-Lac
Après une première manche solide, lors de laquelle il avait terminé 5e, l’Hérensard a prouvé sa grande capacité d’adaptation pour réaliser une grosse performance sur un second tracé qui avait marqué au fil des passages. « On savait que tout le monde perdait du temps et que Daniel s’accrochait à cette première place. Il fallait trouver le bon rail et ne pas s’endormir. »
Pari réussi pour Loïc Meillard, qui échoue à seulement 0″16 de la victoire, dans une neige de printemps qui ne lui avait guère convenu voici dix jours à Schladming. Pour s’acclimater, le Valaisan et ses acolytes slalomeurs ont passé la semaine dernière deux journées à Champex-Lac, s’entraînant dans des conditions salées, similaires à celles rencontrées ce dimanche sur la Verte des Houches. « On a trouvé des solutions. C’était primordial de trouver cette clé sur le sel pour avancer, trouver les réglages pour être serein au départ. »

Malgré la piste marquée, Loïc Meillard s’est montré solide. (Alma Gudzevic/SkiActu)
Requinqué pour la fin de l’hiver
Sur la piste haut-savoyarde, Loïc Meillard a été « dans le rythme dès la première porte ». « J’ai ensuite fait le job jusqu’à l’arrivée. À Wengen ou à Adelboden, j’avais aussi fait des bonnes deuxièmes manches, mais parfois ce sont des petites mises en route qui manquaient. » C’est donc avec une confiance à nouveau au beau fixe que le skieur aux 16 podiums en Coupe du monde va aborder les prochaines échéances en technique à Bansko, le week-end prochain, puis en Amérique du Nord à Palisades Tahoe et à Aspen. « Je me sens bien », poursuit-il en faisant référence aux nombreuses courses auxquelles il prend part. « J’ai pu me reposer en début de semaine et ça m’a fait du bien. »
Et Loïc Meillard est prêt à remettre l’ouvrage sur le métier. « Lundi, on se remet au travail. » Pour continuer à faire flotter bien haut les drapeaux suisse et valaisan.
Johan Tachet & Laurent Morel, Chamonix