“Le résultat parle de lui-même, il n’y a rien de bien.” C’est un Loïc Meillard légèrement désemparé qui s’est présenté en zone mixte après sa 16e place lors du slalom de Schladming. Le Valaisan a quitté la Planai, ses projecteurs et sa folle ambiance, avec un goût d’amertume et d’inachevé. “Dans les deux manches, je ne fais jamais de grosses fautes, mais je n’arrive pas à laisser aller les skis, prendre des risques dans le mur pour que ça descende. Je traîne à chaque porte.”

En slalom, le constat n’est pas nouveau pour le skieur d’Hérémence, qui semble avoir perdu certains de ses repères. “En ce moment, ce n’est pas l’envie qui manque. J’essaie, mais ça ne va pas dans le bon sens. Ce n’est pas du mauvais ski, c’est posé mais cela avance pas.” À la sortie de quatre slaloms disputés en deux semaines et demie, le bilan n’est pas aussi noir qu’il le dépeint avec une 5e place à Wengen et une 8e à Kitzbühel dans les virages courts. Mais Loïc Meillard est un compétiteur et ce mois de janvier, il le considère comme “compliqué”.

“Je sais skier, mais en ce moment, ça n’avance pas”

La quête d’un premier podium cet hiver embrume peut-être son esprit après avoir été si proche de monter sur la boîte à Madonna di Campiglio, pour 0″08, ou à Gurgl lorsqu’il a été éliminé en seconde manche. “C’est un début de saison qui n’est pas facile”, confirme son entraîneur Julien Vuignier. “Il manque de peu de monter sur le podium à l’une ou l’autre reprise et après, ce sont des petites choses qui lui font perdre la confiance.” Dans la balance, la perte d’un ski lors des géants de Sölden, qui a ensuite été annulé, et d’Adelboden ont également pesé. Mais pour Loïc Meillard, il n’existe aucun problème de matériel. “Cela fonctionnait bien en début de saison. Le matériel est là, je sais skier, mais en ce moment, ça n’avance pas.”

Le souci serait ainsi davantage mental pour l’Hérensard. “On sait que Loïc peut skier vite. Aux entraînements, il est devant les autres. Il s’agit désormais de traduire cela en compétition”, assure Julien Vuignier qui remarque que son protégé peine à réaliser une manche complète. “Il fait à chaque fois des hauts de parcours corrects, mais plus il descend, moins il en met. Il faut trouver une solution à l’entraînement, accumuler les kilomètres pour retrouver cette confiance.” Loïc Meillard l’avoue lui-même, il n’a actuellement “aucune réponse”. “Peut-être qu’il me faut un résultat ou une manche où je me sens vraiment à l’aise pour titre du début à la fin.”

Du super-G pour se changer l’esprit

Si c’est en slalom où le bât blesse actuellement, Loïc Meillard s’est un tant soit peu rassuré mardi soir en géant en prenant la 5e place. Il aurait même pu prétendre à ce fameux podium sans une erreur tactique sur le second tracé après avoir occupé le 3e rang provisoire sur le premier. Un mauvais choix de skis, en l’occurence, puisqu’il est reparti avec la même paire qu’en première manche, alors que les conditions de neige avaient changé.

Loïc Meillard va pouvoir aller se changer les idées en vitesse puisqu’il participera ce week-end aux deux super-G de Garmisch-Partenkirchen. “C’est cool, cela va me permettre de faire autre chose”, poursuit le Valaisan qui n’aurait toutefois pas été contre poursuivre sur les skis courts. “Je sais que j’ai du travail à faire en technique et je dois trouver le juste milieu.”

Johan Tachet, Schladming