Le week-end de Coupe du monde masculine à Kvitfjell ne s’est pas uniquement résumé à une descente et un super-G. Une réunion sélective, à laquelle participaient les meilleurs spécialistes de vitesse de la planète, a eu lieu en fin de semaine dernière en marge des courses norvégiennes. Cette séance avait pour but d’établir les différents points de désaccord, entre les athlètes et la FIS. Ceux-ci concernent principalement le calendrier de l’hiver et les athlètes veulent désormais avoir leur mot à dire à l’avenir dans la planification des épreuves.

Trois points ont été évoqués au sein du comité auquel participaient Marco Odermatt et Niels Hintermann pour la Suisse, selon nos informations. Le premier se rapporte à la planification des descentes dans le calendrier. Les athlètes ne veulent plus que deux descentes soient agendées lors d’un même week-end, comme cela a été le cas à Val Gardena, à Wengen et à Kitzbühel cette saison, même si les stations italienne et bernoise avaient récupéré des épreuves annulées plus tôt dans l’hiver. Beaucoup estiment que le nombre élevé de blessures est notamment dû à l’accumulation des courses lors de fin de semaine bien trop chargée. Sans oublier que ces descentes perdent du prestige, puisque ce n’est pas un seul vainqueur qui est couronné sur le Lauberhorn ou la Streif, mais souvent deux différents.

Vers un retour à Lake Louise?

Le deuxième sujet de discussion évoque les épreuves de Zermatt/Cervinia. Les skieurs ne veulent plus s’y rendre et souhaitent débuter leur saison de vitesse en Amérique du Nord. Un raisonnement qui avait déjà été débattu longuement après les annulations des compétitions lors des deux derniers hivers. De plus, ces compétitions arrivent également bien trop tôt dans l’hiver pour des athlètes qui n’ont souvent pas la possibilité de s’entraîner en descente avant le mois de novembre.

Ce qui nous amène au troisième point. Les descendeurs aimeraient retourner à Lake Louise. La station dans l’Alberta, en proie à des soucis financiers et logistiques depuis plusieurs années, n’avait pas été incluse au programme cette saison. Aucune solution de repli n’avait été trouvée, puisqu’aucune autre piste canadienne n’est homologuée pour accueillir des courses de vitesse, même si une grande majorité des équipes s’entraînent dans les Rocheuses du pays à la feuille d’érable. Ainsi cet hiver, les skieurs avaient traversé l’Atlantique pour y disputer uniquement des courses de vitesse à Beaver Creek, qui ont été à leur tour annulées à cause du mauvais temps.

La FIS sera-t-elle à l’écoute?

Reste désormais à savoir si la FIS sera disposée à écouter les velléités des athlètes. Ce n’est pas le genre de la maison. Toutefois, il est fort à parier que les double descentes devraient être rayées des calendriers. La question de l’étape de Zermatt/Cervinia est scabreuse lorsque l’on sait les moyens financiers et logistiques investis afin de créer le « Speed Opening » au pied du Cervin. Un contrat pour les trois prochaines saisons lie toujours Zermatt, Cervinia, Swiss-Ski, la fédération italienne de ski (FISI) et la FIS pour l’organisation de ces courses. Alors que le retour à Lake Louise résidera dans la faculté à la fédération canadienne de ski et Lake Louise Ski Resort, le propriétaire des remontées mécaniques.

Johan Tachet