Après la FIFA, la FIS! A l’image de ce que souhaiterait lancer Arsène Wenger en augmentant le rythme de la Coupe du monde de football, le nouveau patron du ski mondial espère faire de même avec les Championnats du monde de ski alpin. Le grand raout pourrait ainsi se disputer chaque saison. C’est du moins donc ce que vise Johan Eliasch, élu ce printemps pour succéder à Gian Franco Kasper.

Très rentable pour la FIS, l’évènement est la pièce maîtresse du calendrier de l’instance et n’est devancé en terme d’importance que par les Jeux olympiques. En amenant ses nouvelles idées, l’ancien CEO de Head espère surtout augmenter les profits et l’attractivité d’une fédération qui cherche à se donner une image plus jeune. Initialement, Johan Eliasch voulait mettre en place des Championnats du monde annuels dès 2024. Désormais, il semblerait qu’il a pris conscience que cela ne sera pas possible avant 2026, sauf que c’est une année olympique. Le projet devrait donc être repoussé à 2028, pour peu que les dirigeants du ski mondial valident l’idée. Les années olympiques seraient finalement “exemptées”, à l’image de ce qui se fait en biathlon.

Les skieurs sceptiques

Du côté des athlètes, les avis sont plutôt négatifs. Comme pour le football, la rareté fait le charme et la valeur d’un rendez-vous planétaire. La plupart des meilleurs skieurs helvétiques sont ainsi sceptiques. Si des Mondiaux annualisés pourraient permettre à Crans-Montana, candidat pour 2027, d’être assurés d’en accueillir à court terme, le projet n’a pas fini de faire jaser.

Avec l’arrivée de Johan Eliasch, les grandes manoeuvres sont entamées. Il faut dire que le Suédois n’a pas de temps à perdre. Il l’a déjà notamment montré en insistant pour qu’une première étape de Coupe du monde à Zermatt/Cervinia lance la saison de vitesse dès 2022, alors que les spécialistes et les organisateurs comptaient attendre au moins 2023. Affaire à suivre.

Laurent Morel, Sölden