Les Jeux olympiques de Jeunesse de Lausanne ont lancé une toute nouvelle épreuve de hockey sur glace. En effet, pour la première fois dans l’histoire de ces jeux, un tournoi de 3 contre 3 a été mis sur pied sous l’égide de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF). Mais la grande particularité de cette compétition, c’est que toutes les équipes masculines et féminines ont été formées de treize nationalités différentes. La mission était donc de réunir toutes ces personnalités et ces cultures diverses pour en faire un véritable groupe sur la glace. Surtout que les joueurs ne se connaissaient pas du tout quelques jours avant le début de ces joutes. Il a fallu donc créer une véritable alchimie au sein de ces seize formations engagés.

D’autant plus que tous les athlètes n’ont pas le même niveau linguistique et sportif. “Au début, on pensait avoir beaucoup de soucis pour communiquer avec les joueurs et pour qu’ils puissent communiquer entre eux. Mais tout se passe à merveille”, souligne Johan Bollué, responsable de l’équipe des “noir” qui va tenter d’aller chercher, ce mercredi, une belle médaille de bronze. “Plusieurs enfants parlent très bien l’anglais ou le comprennent. Il y a également beaucoup d’entraides entre les jeunes. Certains traduisent pour d’autres qui ont plus de difficulté en anglais. Cela fonctionne super bien. C’est vraiment de beaux moments à vivre de l’intérieur pour nous le staff et pour ces jeunes hockeyeurs. C’est un honneur de pouvoir vivre une telle expérience. Notre rôle est de les encadrer et de les éduquer. Ca amène des valeurs pour leur vie future. Et puis, ils parlent tous une langue commune: celle du hockey sur glace.”

Les rencontres sont souvent spectaculaires dans la discipline. (OIS Photos).

Le même temps de glace pour tous 

Lors des matches, tous les joueurs ont droit au même de temps de glace. Aucune ligne ne joue plus qu’une autre. Après une minute de présence, automatiquement, trois joueurs sautent sur la glace pour remplacer trois collègues et ainsi de suite. “Tout le monde joue le même nombre de shifts et a donc le même temps de jeu. C’est un simple principe de rotations. On va dans l’ordre des lignes. Il n’y a pas de coaching”, précise cet instructeur de l’IIHF.

Pour mettre en place les blocs composés donc de trois joueurs de champs, un classement du niveau de chaque enfant a été mis sur pied. “On s’est basé sur ce classement pour former nos lignes. Nous avons pu également organisés deux matches test pour évaluer les joueurs avant la compétition. On a ensuite équilibré les lignes. On a aussi mis ensemble un Russe qui ne parle pas très bien l’anglais avec un autre Russe qui le parle nettement mieux, par exemple. Cela facilite la compréhension du jeu sur la glace.”

Du côté sportif pur, ce tournoi présente un sacré niveau de jeu et surprend d’ailleurs positivement l’IIHF. “On est agréablement surpris par la qualité de jeu des hockeyeurs qui proviennent de plus petits pays en matière de hockey sur glace.” A noter que, dans certaines formations, on retrouve des nations comme le Luxembourg, l’Espagne, l’Argentine, la Turquie, l’Australie, le Mexique ou encore le Qatar. Des régions du monde moins connues pour la pratique de ce sport d’hiver.

Leni Michellod est l’un des joueurs suisses alignés dans la compétition. (OIS Photos)

Le plaisir avant le résultat

Forcément, au fil de cette épreuve internationale, on se prend aussi un peu au jeu du résultat. La formation entraînée par ce coach belge s’est même qualifiée pour les demi-finales, qu’elle a perdues 7-3 contre les vert, ce mardi. «Nous allons surtout les féliciter pour le bel effort qu’ils ont fait. Il faut rester positif. Il y a encore une médaille à aller chercher. Je dois leur faire comprendre surtout que l’essentiel, c’est de s’amuser et de prendre du plaisir.» Selon Bollué, le format de jeu pourrait être toutefois repensé notamment concernant la gestion de la fatigue. «Jouer 7 matches, de 3 x 16 minutes, en 7 jours, c’est beaucoup pour ces jeunes athlètes. Il faudrait mettre un jour de repos à mon avis.»

Le dernier jour de cette compétition, qui se déroule à la Vaudoise Arena, aura lieu ce mercredi avec les finales pour les médailles. La rencontre pour le bronze débutera à midi, alors que le titre se jouera dès 13h30, et c’est l’hymne olympique qui sera entonné lors de la remise des médailles.

Laurent Antonioli