Lara Gut-Behrami, à l’image de Marco Odermatt, continue de chasser les records et de marquer l’histoire du ski suisse. Ce vendredi, la Tessinoise a remporté son cinquième Globe de cristal en super-G et rejoint les recordwomen que sont l’Allemande Katja Seizinger et l’Américaine Lindsay Vonn, qui ont réalisé pareille performance par le passé.
Mais la championne olympique de la spécialité reste humble. Son succès est celui du travail et de la constance. Et elle ne compte pas s’arrêter puisqu’elle a assuré au micro de nos confrères de SRF qu’elle allait encore skier en tout cas une dernière année. « Une seconde saison supplémentaire n’est pas forcément prévue, imaginer me préparer encore pour les Jeux olympiques de Cortina d’Ampezzo est plutôt irréaliste pour le moment. Si c’était le contraire, je le dirais. » En attendant, elle savoure son nouveau trophée et espère pouvoir inspirer les prochaines générations. Interview.
Lara Gut-Behrami, que représente ce nouveau Globe de cristal?
C’est la constance sur toute la saison, des tonnes de journée où on doit rester concentrée sur ce que l’on veut faire, c’est-à-dire essayer de produire le meilleur ski. C’est le résultat de beaucoup de travail.
Vous terminez 7e de ce dernier super-G de Saalbach. Avez-vous tremblé un moment, qu’il existait cette possibilité de vous faire souffler votre 1re place au classement de la spécialité?
Non, je n’ai pas tremblé. J’étais tout simplement contente. J’ai beaucoup appris dimanche, après avoir géré, ne pas vouloir skier, car je ne pensais uniquement au résultat. Je ne voulais pas revivre cela (ndlr: dimanche, elle avait assuré une 10e place pour remporter le Globe de la descente). Cela aurait trop lourd à gérer, que ce soit aujourd’hui ou demain pour la descente. Je voulais simplement retrouver les sensations d’être au départ, de skier le plus rapidement possible et de me battre sur le terrain.
Inconsciemment, avez-vous géré un peu tout de même aujourd’hui?
Non, je n’ai rien géré. Même si ce sont des conditions où je ne suis pas parmi les meilleures, je voulais quand même gagner. Il me manque une demi-seconde sur la tête, cela démontre qu’il y a encore du travail à faire. J’ai simplement essayé d’attaquer et je me sentais bien sur les skis. Je termine 7e, cela n’a rien d’extraordinaire. Mais sauf quelques petites fautes, c’est l’une de mes meilleures courses dans ces conditions molles et je suis contente de faire un petit pas en avant au niveau de la technique au moment de terminer ma saison.
Avez-vous conscience que vous marquez l’histoire?
D’une certaine manière, ce n’est pas le fait de marquer l’histoire. Si on arrive à motiver la prochaine génération à suivre leur passion, de la vivre à fond, à s’engager chaque jour, là je serais contente. Je ne me sens pas comme quelqu’un de particulier, je ne me considère pas comme une légende. Je suis heureuse d’être parvenue à poursuivre l’histoire du sport suisse, car on a eu des années et des athlètes incroyables. Et j’espère que dans dix ou vingt ans, des enfants perpétueront cette tradition.
SSW, Saalbach/JT