Au moment où le tirage au sort avait désigné en début de saison Roland Platzer, l’entraîneur des spécialistes de vitesse helvétiques, pour tracer le super-G des Championnats du monde de Méribel, la délégation suisse s’en est certainement réjouie. Au final, piqueter l’épreuve n’a guère été un avantage pour les skieuse rouge à croix blanche. “Je ne pense pas qu’il y ait vraiment une réelle influence que notre entraîneur fasse le tracé. Les statistiques l’ont déjà démontré dans le passé”, contre Joana Hählen, 13e de l’épreuve. Même son de cloche auprès de Lara Gut-Behrami, 6e. “La différence se fait quand c’est bien tracé et le coach a très bien fait son travail. C’était un très beau super-G à faire.”

Les Suissesses se sont simplement montrées trop imprécises là où la nouvelle championne du monde Marta Bassino a réussi à faire la différence, c’est-à-dire sur le bas du tracé skié en boulet de canon. “J’étais un peu trop ronde sur la partie médiane. Pourtant, je me sentais bien sur mes skis, comme je me l’étais imaginé avant la course. Malheureusement, quand une partie ne fonctionne pas à 100% on ne peut pas être devant. Sur le bas, je ne parvenais plus à accélérer sur mes skis”, poursuit la Tessinoise qui manque la médaille de bronze pour quatre petits centièmes. “Parfois les centièmes sont de votre côté, parfois non. Cela s’équilibre sur une carrière”, philosophe celle qui était, avant cette course, la tenante du titre.

Le téléphone salutaire de Michelle Gisin à sa soeur Dominique

Pour Michelle Gisin, l’ensemble des skieuses suisses “n’a pas assez poussé sur le bas”. “On a trop tenu la dernière banane et c’est dommage car on perd du temps à ce moment-là”, analyse celle qui a pris un bon 10e rang. L’Obwaldienne s’est rassurée après être passée à côté de son combiné (6e), lors duquel elle avait d’énormes ambitions. “Franchement, c’est le jour et la nuit entre les deux courses”, assure la skieuse d’Engelberg qui a longuement appelé sa soeur Dominique pour “évacuer au plus vite la frustration et relativiser” le combiné. “Même s’il n’y a que les médailles qui comptent, Je suis contente de mon ski lors de ce super-G. Il y a des endroits où j’ai bien skié, d’autres où j’étais trop gentille. L’an passé, j’étais sur le podium aux Jeux, aujourd’hui, je me retrouve de l’autre côté. Mais le ski est là et les filles devant ont mérité d’être sur le podium.”

Michelle Gisin va désormais se concentrer sur la descente. Elle sera engagée dans une qualification interne dès ce jeudi avec Priska Nufer pour le cinquième et dernier ticket suisse disponible. Corinne Suter, en tant que tenante du titre, Lara Gut-Behrami, Joana Hählen et Jasmine Flury sont certaines de se retrouver au départ de l’épreuve samedi.

Johan Tachet, Méribel