Garmisch-Partenkirchen déposera-t-elle une candidature pour les Championnats du monde de ski alpin en 2027 fin avril, date butoir pour transmettre son inscription auprès de la FIS? Rien n’en est moins sûr. La station allemande, présentée comme la grande rivale de Crans-Montana dans la course aux Mondiaux, pourrait se faire préférer une candidature pour les Championnats du monde de ski nordique par la fédération allemande de ski.

La DSV a laissé entendre ces dernières semaines qu’elle souhaitait à nouveau se porter candidate pour qu’Oberstdorf accueille les meilleurs fondeurs, sauteurs et combinés de la planète en 2027, afin de compenser les Championnats du monde organisés il y a quelques semaines et qui n’ont pu se dérouler dans la liesse populaire à cause de la crise sanitaire actuelle. L’absence de public a été passablement dommageable pour la région.

La mairie serait opposée à une double candidature allemande

A Garmisch-Partenkirchen, on ne souhaite pas se prononcer publiquement sur cette concurrence malvenue, d’autant plus que le conseil municipal doit se prononcer le 15 avril pour accorder ou non les crédits nécessaires pour se lancer dans la course aux Mondiaux 2027, sachant que plusieurs partis, notamment écologistes, sont déjà réticents. Mais des discussions sous-jacentes font échos de critiques.

Les politiciens de la ville verraient d’un mauvais oeil la candidature nordique. “Il y a un positionnement clair de la part du maire et du conseil municipal: une candidature pour un championnat du monde de ski alpin à Garmisch-Partenkirchen la même année qu’Oberstdorf est hors de question”, glisse une source proche du dossier au média régional Merkur.de, dans lequel il est précisé qu’un report de la postulation bavaroise pour 2029 n’est pas une alternative, car cela causerait des pertes financières de près de 100’000 euros.

Des avis qui divergent

De son côté, la fédération allemande se veut rester résolument optimiste et ne serait pas contre se lancer dans la course aux différents Mondiaux avec les deux projets. “Nous sommes actuellement encore dans un processus de coordination, dans lequel nous discutons des avantages et des inconvénients avec toutes les parties. Nous prendrons le temps nécessaire pour cela”, précise Franz Steinle, président de la DSV, qui pourrait prendre le risque de perdre l’une ou l’autre candidature.

Mais la mairesse de Garmisch-Partenkirchen Elisabeth Koch est beaucoup moins confiante sur la proposition d’une double candidature: “Avec Crans-Montana comme seul concurrent, les chances de remporter l’élection seraient de 50%. Mais si le DSV entre aussi dans la course avec Oberstdorf, nos chances tomberaient à 25%.” Le prochain mois sera décisif pour Garmisch-Partenkirchen, mais également, et par répercussion, pour Crans-Montana.

Johan Tachet