« Je suis impatient. Cela fait un moment que l’on s’entraîne. J’ai hâte de mettre un dossard. » En l’occurrence, c’est avec le 5 qu’Alexis Monney va se lancer dans sa quatrième saison sur le front de la Coupe du monde pour la première descente de la saison à Beaver Creek. Sur l’exigeante piste de la Birds of Prey, le Fribourgeois veut confirmer les belles dispositions entrevues l’hiver dernier à l’issue duquel il avait terminé pour la première fois parmi les 20 meilleurs descendeurs de la planète. Une performance solide lorsque l’on sait que la discipline requiert énormément d’expérience et que le skieur de Châtel-Saint-Denis est le seul athlète de moins de 25 ans, avec son compatriote Franjo von Allmen, à faire partie du top 30.
Mais pour Alexis Monney, il n’est pas question de se voir déjà arriver au sommet de l’affiche. Le podium n’accapare d’ailleurs pas encore son esprit. « J’ai envie de m’amuser sur la piste, skier comme je sais le faire. Je ne veux pas me mettre de pression en disant que je veux monter pour la première fois sur la boîte », affirme le champion du monde juniors de descente en 2020 à Narvik. « Je veux montrer ce dont je suis capable, le résultat est un bonus. »
« Alexis skie comme un chat »
C’est toutefois avec l’esprit confiant que l’athlète de la Veveyse aborde ce nouvel exercice après une préparation qui s’est très bien déroulée. « Que ce soit au mois d’août lors de la reprise sur la neige ou au Chili, nous avons rencontré d’excellentes conditions. Et les deux dernières semaines à Copper Mountain se sont bien passées, j’ai pu trouver les derniers réglages que je cherchais encore. » À quelques heures de son premier départ de l’hiver, il certifie être « meilleur physiquement et techniquement » qu’il y a douze mois. « C’est important de sentir que cela tire vers le haut. Je me sens bien sur cette neige et je me réjouis de voir ce que cela donne avec la pression de la course. »
Le staff technique de l’équipe de Suisse se veut résolument confiant au moment d’évoquer les chances de performance de son talentueux skieur. « Si Alexis skie posé comme il sait le faire, il peut aller très très vite. Je le sens bien », confirme Valentin Crettaz, l’un des coaches de cette team helvétique de vitesse. « Pas à pas, il peut aller chercher les top 15, puis les 10 pour aller en direction du podium », continue l’entraîneur valaisan qui suit le Fribourgeois depuis qu’il se trouvait en NLZ en 2016. « Il a un touché de neige qui est assez incroyable, on dirait un chat. Comme Franjo von Allmen, Alexis est capable de vite s’adapter à une piste de Coupe du monde et de délivrer une performance. »
Se faire une place en super-G
Dans son petit agenda, Alexis Monney a déjà coché plusieurs étapes. « Naturellement Kitzbühel », confie-t-il en faisant référence à ses résultats probants réussis sur la mythique Streif avec une 11e place en 2023 et une 8e, son meilleur résultat jusqu’ici, l’hiver passé. « Après j’adore aussi ici, Beaver, Val Gardena, car j’y ai fait ma première il y a trois ans, Bormio, car elle est difficile, et Wengen. Toutes ces pistes ont du caractère. »
En parallèle, Alexis Monney ambitionne également de s’affirmer en super-G. Hors du top 30 de la spécialité, il n’a jamais de garantie de prendre place dans le portillon. « Il y a une grosse concurrence et je dois montrer que je suis capable de skier vite dans cette discipline. » À ce jour, sept places sur les huit disponibles pour l’équipe de Suisse sont déjà prises. « Il va falloir que je saisisse ma chance dès qu’elle se présentera. » Celle-ci pourrait être samedi déjà. Le dernier spot pour le super-G de Beaver Creek se jouera entre Marco Kohler et Alexis Monney, après concertation des entraîneurs ce vendredi.
Que ce soit en descente ou en super-G, le Châtelois sait que le chemin est exigeant, mais il semble prêt à relever chaque défi. À lui de transformer ces opportunités en succès.
Johan Tachet, Beaver Creek