Il y a une année tout juste, Justin Murisier se retrouvait une énième fois sur un lit d’hôpital. Le Valaisan venait tout juste de se faire opérer d’une hernie discale après avoir rencontré une perte de force dans son mollet gauche en stage de préparation au Chili. 365 jours plus tard, le skieur de Verbier était présent à fameux “Hall” de Stettbach pour y recevoir son matériel pour l’hiver ainsi que pour satisfaire aux demandes des sponsors de Swiss-Ski et des médias. “Ça fait plaisir d’être présent ici lorsque je repense où je me trouvais il y a une année”, lance-t-il avec un sourire en coin.

L’été s’est particulièrement bien déroulé pour lui. Les blessures semblent derrière lui et il s’est entraîné de manière idéale avec ses compères Marco Odermatt et Gino Caviezel, avec qui il a notamment profité de conditions d’entraînement optimales à Ushuaïa. “J’ai davantage axé ma préparation sur la vitesse”, confie-t-il. Ce n’est pas un hasard, car Justin Murisier s’est tourné vers la descente et le super-G ces derniers mois. Par nécessité, d’une part, car le géantiste bagnard y a été davantage contraint par ses problèmes dorsaux des années précédentes, mais également par plaisir, puisque cet amoureux de la moto a toujours apprécié l’adrénaline de la vitesse.

Un changement qui a été fructueux. Justin Murisier est entré dans le top 30 mondial en descente, mais surtout a terminé au 7e rang du classement de super-G avec cinq classement parmi les 11 premiers la saison dernière. Cerise sur le gâteau d’un hiver qui n’avait pas débuté sous les meilleurs auspices, il est devenu champion de Suisse de descente chez lui à Verbier en mars. “Je suis content d’avoir fait ce pas, c’était important pour ma carrière. Je sais qu’une carrière dans les disciplines de vitesse dure plus longtemps et ainsi je peux me projeter.”

En géant jusqu’à Alta Badia. Et après?

À 31 ans, le Valaisan se trouve à la croisée des chemins. Doit-il poursuivre avec le géant, sa discipline de coeur, dans laquelle il a éprouvé des difficultés l’hiver passé. Cette question, il se la poste concrètement. “Je me laisse jusqu’à Alta Badia pour voir si je suis encore capable d’être performant dans cette discipline.” D’ici là, il aura quatre possibilités de se tester en compétitions en géant: à Sölden à la fin du mois, pour autant qu’il y ait de la neige sur le glacier du Rettenbach, à Val d’Isère, puis deux fois à Alta Badia.

“Mais je sais qu’à l’avenir mes deux disciplines seront la descente et le super-G.” Il peut s’appuyer sur l’expérience de Didier Cuche, dont il partage le même préparateur physique en la personne de Florian Lorimier, qui avait connu ses plus grands exploits en vitesse, la trentaine bien entamée. Et on ne serait guère étonné de voir Justin Murisier monter sur son premier podium en vitesse cet hiver.

Johan Tachet, Stettbach