Sur la piste olympique du parc nordique de Zhangjiakou, un chapitre va se refermer pour Jovian Hediger. Le Vaudois de 31 ans va disputer ses troisièmes et derniers Jeux olympiques après Sotchi (47e du sprint) et PyeongChang (18e). Et pourtant, c’est en Chine que le fondeur de Bex possède tous le plus d’atouts pour jouer les troubles-fête. Depuis quatre ans, le sprinteur romand a progressé dans la hiérarchie mondiale où il fait désormais partie des 15 meilleurs athlètes dans sa discipline.

« L’objectif est de ne pas rentrer les mains vides », concède celui qui a spécialement coché le rendez-olympique dans son agenda pour son ultime saison sur le circuit. Et Jovian Hediger a les moyens de ses ambitions même s’il devra au moins égaler la meilleure performance de sa saison – 8e à Oberstdorf le jour de l’An – pour accrocher le top 8 qui lui offrirait un diplôme olympique lors du sprint individuel de mardi. Et pour être performant, le Chablaisien a « optimisé » le moindre détail dans sa préparation.

Tôt en Chine pour éviter les problèmes liés au Covid et s’acclimater

Après un stage en Engadine, il a rapidement rejoint la Chine. Pour éviter de se faire rattraper par la pandémie d’une part. « Je ne voulais pas non plus prendre le risque d’avoir un test positif avant de m’envoler. Franchement, j’avais la pression qui montait. Arrivé sur place, le stress des tests est retombé » Et ensuite, pour s’acclimater aux conditions spéciales que l’on rencontre dans les montagnes de l’Empire du milieu. « Le dilemme ici n’est pas tant le froid, puisque nous mettons les couches en suffisance, mais le vent. » Lorsque l’on se bagarre à six lors de chaque manche en sprint, les courses peuvent dès lors devenir très tactiques. « Ça ne servira à rien d’aller faire le tempo devant, surtout que la neige est également très lente. »

Le Bellerin sera également engagé le mercredi 16 février sur le Team sprint, pour une première olympique de la discipline. S’il était monté sur le podium de Coupe du monde avec Roman Furger l’hiver dernier à Ulricehamn, il ne connaît pas encore quel compatriote l’accompagnera sur l’épreuve qui se court en duo. « La compétition se dispute en style classique et Roman est un spécialiste de skating », explique Jovian Hediger. « L’avantage est qu’il y aura un 15 km classique quelques jours plus tôt et cela permettra aux coaches de voir qui se sent à l’aise dans l’équipe. » Avec un rôle d’outsider à la clé pour la Suisse. « Plusieurs équipes peuvent jouer le podium avec des formations qui vont mixer entre des distanceurs et des sprinteurs. Ça sera une course très ouverte. »

Mais avant de se plonger pleinement dans la compétition, Jovian Hediger entend pleinement profiter de son dernier grand-vous. « Même si ce ne sont pas mes premiers Jeux, on est toujours pris par la grandeur de l’événement. Et franchement, je suis comme un gamin. »

Johan Tachet, Zhangjiakou