Il fait chaud sur Oberstdorf. Très chaud. Le thermomètre dans la station bavaroise affiche 15 degrés à la veille de l’ouverture des Championnats du monde de ski nordique. “C’est compliqué de skier dans ces conditions”, lance Jovian Hediger qui accueille avec plaisir l’annonce de la FIS d’avancer de 15h à 11h30 les séries finales du sprint, première compétition où seront distribuées des médailles lors des Mondiaux allemands jeudi. “On attendait une réaction, la question maintenant sera de savoir s’ils vont saler ou non.”

A deux jours de l’épreuve, la question taraude l’esprit du fondeur bellerin et de son cousin Erwan Käser qui abordent le sprint mondial en pleine forme. Les deux hommes ont profité la semaine passée d’un gros bloc d’entraînement, avec deux grosses séances de vitesse, à Davos, “pour se remettre sur le toit”, comme le dit Jovian Hediger, avant de rejoindre l’Allemagne samedi dernier.

Des rêves de médailles pour l’un et de demi-finale pour l’autre

Jeudi, les deux Chablaisiens s’élanceront sur le sprint avec des ambitions. La qualification matinale parmi les trente pour les quarts de finale est une priorité, mais le duo entend avancer dans les séries. “Le résultat d’Ulricehamn donne des idées”, sourit Jovian Hediger qui est monté sur son tout premier podium en Coupe du monde lors du sprint par équipes en Suède il y a un peu plus de deux semaines. Et l’appétit vient en mangeant. “Avant de réussir un top 3 en Coupe du monde, il est toujours difficile de parler de médailles, mais là j’ai vraiment envie d’attaquer tout devant”, sous-entend-t-il en rêvant de médaille mondiale, sans toutefois l’évoquer.

Erwan Käser n’entend pas non plus avoir fait le déplacement pour profiter du tourisme en Bavière. “Je n’ai encore jamais atteint une demi-finale, ce serait génial d’y parvenir aux Championnats du monde. Avec uniquement quatre athlètes par nation, il y a moyen d’aller chercher quelque chose”, mentionne celui qui est en progression constante depuis mi-janvier et a accroché le top 30 lors des trois dernières courses. “J’ai vraiment de bonnes sensations depuis un mois. Je sais que je suis proche d’atteindre mon objectif.”

Une épreuve en style classique qui peut avantager les deux Vaudois

De plus, les deux hommes peuvent notamment s’appuyer sur de bonnes performances cet hiver en sprint classique, format dans le lequel se disputera l’épreuve mondiale jeudi. En début d’hiver, Jovian Hediger avait atteint la finale et pris la 6e place à Ruka, dans ce qui reste très certainement la compétition la plus relevée de la saison jusqu’ici, alors qu’Erwan Käser est passé tout proche de la qualification en demi-finale à Falun il y a trois semaines après avoir été attaqué par des crampes. “J’ai de meilleurs appuis et je me sens de mieux en mieux sur les skis de classique.”, avoue Erwan Käser qui s’est préparé spécifiquement ce dernier mois dans ce style.

Perturbé par de nouvelles douleurs à la hanche qui ressortent davantage lorsqu’il skie en classique plutôt qu’en skating, Jovian Hediger se veut réconfortant sur son état de santé. “Elles se sont calmées. Je n’ai pas à me plaindre pour le moment et je suis plutôt rassuré”, explique le meilleur sprinteur du pays, qui décidera après les Mondiaux si une nouvelle intervention chirurgicale est nécessaire ou non.

Pas de décision encore pour le sprint par équipes

Le sprint par équipes de dimanche, lors duquel la Suisse peut nourrir de grosses ambitions, n’accapare pas encore l’esprit des deux fondeurs romands. Erwan Käser est déjà dévolu au rôle de remplaçant, alors que Jovian Hediger ne sait pas encore s’il fera équipe avec Roman Furger, avec qui il était monté sur le podium à Ulricehamn, ou un autre compatriote. “Il y a plusieurs profils de coureurs, sachant que des spécialistes de distance veulent également prendre part à l’épreuve. “Je n’ai pas besoin de savoir maintenant qui sera mon partenaire. Je serai quoiqu’il arrive prêt. Pour le moment, je suis concentré sur le sprint individuel.” Avec l’espoir de briller sous le soleil bavarois.

Johan Tachet