La première épreuve masculine des Championnats du monde à Courchevel n’a pas tourné de la manière que les Suisses espérait. Si la sortie de piste de Marco Odermatt et le retrait de Stefan Rogentin après le super-G n’ont rien d’infamant – les deux hommes n’espérant rien de très particulier sur l’épreuve -, les contre-performances de Loïc Meillard et Justin Murisier sont évidemment plus décevantes.

Un super-G raté pour Loïc Meillard

Tout ou presque s’est joué lors du super-G pour Loïc Meillard. Le skieur d’Hérémence en a signé le 12e temps, à 1″34 d’Alexis Pinturault, déjà largement devant en vitesse. Marco Schwarz comptait alors 0″06 de retard sur le Français. “Quand on perd 1″30 sur des slalomeurs, ça devient compliqué d’aller chercher une médaille, regrettait le Valaisan. Je perds du temps du départ à l’arrivée… Il n’y a pas eu de grosse faute. Ce n’était pas forcément du mauvais ski, mais ce n’était pas le ski qu’il fallait faire sur cette piste, il y avait trop de respect.”

Difficile ensuite pour lui de rattraper un tel retard en slalom, même s’il a signé le meilleur temps entre les piquets serrés. “Les premiers partent avec une meilleure piste et ensuite ça se ramollit. C’est difficile de reprendre vraiment du temps et de faire quelque chose de beau”, détaille celui qui avait décroché le bronze dans la discipline il y a deux ans. “Aujourd’hui, c’est clair qu’il y a de la déception, mais il faut passer à autre chose car il y a d’autres courses qui viennent”, relativise-t-il.

Justin Murisier déçu mais pas abattu

Pour Justin Murisier, le super-G s’est légèrement mieux passé, avec un 6e rang à 1″03 du plus rapide. “Je pense que c’était très positif, comme toutes les dernières courses de vitesse, entre Kitzbühel et Cortina, s’est-il réjoui. Je retiens ça pour les qualifications pour la descente. Je suis vraiment en forme en vitesse. En plus, sur cette neige, le ski marche bien.” Quatrième du combiné olympique, le Bagnard a cette fois enfourché la première porte du slalom.

“Avec une seconde de retard lors du super-G sur (Alexis) Pinturault et (Marco) Schwarz, je savais vraiment que je devais faire une grosse manche, rappelle Justin Murisier. J’étais parti pour. Mais c’est très raide en haut et la neige est un peu molle. Les skis prennent très facilement. Je voulais vraiment prendre la hauteur dès la première porte et voilà, je suis sorti.” De quoi sourire? “Jamais! Si je vais au départ d’une Coupe du monde ou d’un Championnat du monde c’est pour faire un bon résultat, ajoute-t-il. Mais qu’est ce que je peux faire, lancer les bâtons et lancer les skis? Ce n’est pas du tout mon genre. Bien sûr que je suis déçu. Je peux criser, taper des pieds par terre mais ça ne va rien changer.”

“Me concentrer sur la descente”

Mais son bon super-G, le meilleur parmi les quatre Suisses au départ, pourra remuer le couteau dans la plaie pour celui qui n’a pas été sélectionné dans la discipline. “C’est vrai que si je regarde un peu en arrière et que je regarde ma manche, je remarque que j’étais devant des personnes qui vont faire le super-G, remarque-t-il. Mais bon, ça fait partie du sport, c’est comme ça. Ce qui me frustre toujours un peu, c’est que les entraîneurs ne m’aient pas donné la chance sur la piste et qu’ils aient pris la décision dans le bureau mais bon, c’est comme ça. J’ai passé par dessus et je vais me concentrer sur la descente.”

En descente justement, Justin Murisier sera aligné dès mercredi lors du premier entraînement. “C’est une discipline dans laquelle j’investis de plus en plus de temps et je vais à l’avenir m’investir encore plus, se réjouit-il. J’ai vraiment le potentiel pour être très rapide mais voilà je dois encore apprendre beaucoup. J’aimerais déjà pouvoir apprendre en participant à mes premiers Championnats du monde en descente ici. Il y a vraiment moyen de faire un bon résultat, ça reste une descente assez technique. Ça peut me plaire.” Le Valaisan jouera sa place au départ contre Alexis Monney, Gilles Roulin et Stefan Rogentin.

Laurent Morel, Courchevel