En forme et ambitieux, Robin Briguet subit un vilain coup d’arrêt. Le rider de Crans-Montana est tombé dès l’entame de sa saison et souffre du genou droit. Il va rentrer en Suisse pour savoir si les ligaments sont touchés. « C’était une chute bête, comme toujours, explique l’athlète de 22 ans, qui est tombé dès son 2e saut, un Right 1080, lors de son premier run de qualifications mercredi. Lors de l’atterrissage en switch (à l’envers), le tail (l’arrière) de son ski gauche s’est accroché dans la neige, l’obligeant à mettre ses skis en V. Il est alors parti en arrière et s’est écrasé dans la transition de l’imposant pipe de Copper Mountain, qui accueillait la première étape de Coupe du monde de l’hiver.

Incertitudes pour le ligament croisé antérieur

Verdict: une grosse frayeur et surtout un genou droit abîmé. « J’ai tapé le bas du dos et la tête mais je n’ai pas eu de signe de commotion, rassure le Valaisan. Le souci, c’est pour mon genou. Le poids s’est dirigé dessus et il a subi un choc. Même si je n’ai pas entendu de ‘clac’, j’ai senti que ça a tiré. » Le 12e des deux dernières Coupe du monde de halfpipe est tout de même parvenu à se relever et à rejoindre le bas de la demi-lune sur ses skis. Il a même repris le télésiège avant de se rendre compte qu’il n’allait plus pouvoir continuer.

Le Lensard a pu compter sur le soutien du physio du Français Kevin Rolland, qui l’a rapidement ausculté. « Il m’a fait plusieurs tests, dont celui du tiroir (ndlr: qui permet de mettre en évidence une rupture du ligament croisé antérieur), mais n’était pas sûr du résultat, poursuit le malheureux skieur. Ce n’est pas très clair. Il pourrait s’agir d’une grosse entorse ou d’une rupture du ligament croisé antérieur mais je ne veux pas trop y croire. Je reste optimiste. Aujourd’hui, je ressens une gêne mais je ne souffre pas et je suis debout. » La physio de Swiss-Ski, qui a ensuite pu également le rejoindre et l’examiner lui a fait faire quelques exercices supplémentaires sans pouvoir clairement définir la nature de la blessure.

Logiquement, Robin Briguet va reprendre la direction de la Suisse pour y subir des examens plus poussés. Il devrait s’envoler dimanche soir et atterrira dans la matinée de lundi sur le territoire helvétique. Il ira alors à Berne pour y rencontrer un médecin de Swiss-Ski. Celui-ci décidera si une IRM est nécessaire, ce qui semble probable.

Cette blessure est un vrai coup dur pour l’athlète qui compte un podium en Coupe du monde. Il avait en effet été invité pour la première fois sur le prestigieux Dew Tour, qui doit se dérouler le week-end prochain également à Copper Mountain. « Ca me fait mal de devoir tirer un trait sur cet événement », reconnaît-il. Robin Briguet était censé resté en Amérique du Nord jusqu’au 12 janvier puisqu’après Copper Mountain, il devait passer Noël sur place avant de se rendre à Calgary (CAN) pour une épreuve de Coupe du monde le 1er janvier puis un autre concours à Mammoth Mountain (USA) dans la foulée. »Désormais, j’attends de savoir ce que j’ai pour imaginer la suite », concède-t-il, fataliste. Il doit participer à Pékin à ses seconds Jeux olympiques en février.

Un changement de marque de skis à la dernière minute

Malgré le peu de compétitions au programme depuis plusieurs saisons, le Valaisan parvenait à progresser chaque année. Le 3e des Championnats du monde juniors en 2017 espérait encore franchir un nouveau cap cet hiver. Il avait notamment fait le pari il y a quelques jours de changer de marque de skis, passant d’Atomic, qui ne lui a pas offert le soutien escompté, à Head, qui équipe certains des meilleurs spécialistes au monde.

« Je suis allé chercher mes skis le jour avant de m’envoler pour les Etats-Unis, raconte le 25e des derniers Jeux olympiques. Je n’ai pas eu le temps de beaucoup les tester mais j’ai tout de même pu les utiliser deux ou trois jours sur la piste et dès les premiers entraînements dans le pipe. C’est des skis agressifs et j’ai dû effectuer quelques réglages, mais je me sens bien dessus. Il faut juste s’y habituer. Je ne crois pas que les skis soient en cause dans ma chute. J’ai des problèmes sur la figure en question (Right 1080) depuis cet été et il s’agit plutôt d’un manque de chance à mon avis. » Reste désormais à croiser les doigts pour que la baraka colle à ses nouvelles spatules.

Laurent Morel