Arrivés dimanche en Finlande, Jovian Hediger et Erwan Käser n’ont pas (encore) eu l’occasion d’observer les aurores boréales dans le ciel arctique. En revanche, les deux inséparables Vaudois ont eu le temps d’apprivoiser la neige de Ruka, sur laquelle ils disputeront samedi le sprint classique. « Elle est artificielle et ressemble beaucoup à celle qu’on a en Europe centrale », s’exclament les deux cousins. « Ça nous correspond bien, se réjouit Erwan Käser. En Suisse, on est habituellement un peu meilleurs dans ces conditions. On a pu faire de très bons tests cette semaine. » Des tests qui se sont apparemment bien déroulés.

Monter en puissance au cours de l’hiver

Reste à connaître l’état physique et mental des troupes, qui se sont principalement préparées à Davos ces dernières semaines. « Je me sens bien, rassure Jovian Hediger, qui a été opéré de la hanche droite fin mai. Bien sûr, j’ai eu un été compliqué, mais ça commence à bien tourner. Je dois encore faire attention à certains aspects, mais je suis sur la bonne voie. Je crois désormais avoir trouvé un bon équilibre entre l’entraînement et la récupération, vu que ma hanche est encore en phase de réhabilitation. » Le 19e de la dernière Coupe du monde de sprint se réjouit de se confronter aux meilleurs pour connaître son réel état de forme. A l’entraînement et au niveau des sensations, il semble être rapide.

Sa force, c’est peut-être qu’il apprécie particulièrement la piste de Ruka: « C’est un parcours que j’aime énormément. C’est aussi pour ça que je ne voulais pas manquer cette course malgré une préparation quelque peu tronquée. Je suis confiant même si je vais certainement monter en puissance au cours de l’hiver. »

Personnellement, Erwan Käser se sent bien. « J’espère pouvoir le prouver ce week-end », ajoute le Vaudois, qui avec Jovian Hediger est le seul Suisse à avoir marqué des points en sprint classique la saison dernière. Les deux cousins ne disputeront d’ailleurs à Ruka que le sprint. « Je n’abandonne pas la distance, explique Erwan Käser. Cependant, j’essaie de concentrer mes objectifs. »

Une idole comme nouvel entraîneur

Cette solution découle notamment d’un travail avec l’ entraîneur Peter von Allmen, qui a comme les deux fondeurs porté les couleurs du SC Bex. « C’était notre idole, on suivait ses courses avec des yeux de fans alors l’avoir à nos côtés, c’est vraiment agréable, se réjouissent les deux athlètes. C’est quelqu’un de calme et nous sommes très proches. »

Et lorsqu’on leur demande comment ils jugent l’état de leur partenaire, voici leur réponse. « Je vois bien Jovian claquer un bon résultat à Toblach, en ouverture du Tour de Ski », parie Erwan Käser. « Pour ma part, je pense qu’Erwan pourrait enfin montrer son potentiel », assure son cousin.

Un premier podium et un rêve en Team sprint

Si Jovian Hediger espère toujours décrocher son premier podium en Coupe du monde, il n’oublie pas les Mondiaux de Seefeld (19 février au 3 mars 2019). « Il y a deux ans, j’étais en demi-finale du sprint, rappelle-t-il. Pourquoi pas faire mieux cette fois. J’espère me glisser en finale. Ensuite, tout est possible. » Pour Erwan Käser, l’objectif sera déjà de se qualifier pour grand rendez-vous de l’hiver. « Si j’y parviens assez tôt, tout devient alors imaginable, admet le Bellerin. J’ai réussi mon meilleur résultat en Coupe du monde à Seefeld (ndlr: 18e en janvier), sur une piste que j’apprécie énormément, alors j’espère y briller à nouveau. »

Les deux hommes envisagent également pouvoir défendre leur chance lors du Team sprint, qui se disputera en style classique. « C’est clair qu’on y pense, sourient-ils. On en parle fréquemment et cela serait vraiment génial de pouvoir faire équipe. » Ils doivent désormais montrer qu’ils sont bien les deux athlètes les plus à même de représenter la Suisse lors de l’épreuve et ce, dès samedi à Ruka. Jovian Hediger se rendra ensuite à Lillehammer pour le sprint de Coupe du monde avant les épreuves de Davos. Erwan Käser disputera lui des courses de Coupe de Suisse et de Coupe d’Europe.

Laurent Morel, Ruka