“Imagine, on fait le triplé.” Ramon Zenhäusern se marre. Dans un songe inspiré de John Lennon, le Haut-Valaisan rêverait de voir un podium exclusivement suisse dimanche lors du slalom qui clôturera les Championnats du monde de Courchevel et de Méribel. “Le potentiel existe, mais il faut que beaucoup de facteurs entrent en jeu.”

Loïc Meillard, déjà médaillé en géant, Daniel Yule et, donc, Ramon Zenhäusern font partie des candidats au titre sur l’Éclipse. Et le géant de Bürchen ne cache pas ses ambitions. “Je me réjouis énormément, je me sens en forme et en confiance”, poursuit le Haut-Valaisan qui a “retrouvé le plaisir de skier cette saison”, après un hiver 2021-2022 compliqué, lors duquel il a été perturbé par une blessure à l’épaule. En début de saison, le vainqueur du slalom de Chamonix s’élançait avec le dossard 25, le voici de retour parmi les sept meilleurs slalomeurs de la planète dans la liste de départ. “Si on m’avait dit cela en début de saison, je n’aurais jamais osé le croire. Tout a été très rapide.”

Inspirer par Marco Odermatt et Loïc Meillard

Daniel Yule se réjouit également de pousser le portillon. “Je suis un compétiteur, j’ai envie d’en découdre. Il n’y a pas besoin de tourner autour du pot. Aux Mondiaux, il n’y a que les médailles qui comptent.” Auteur de trois podiums pour deux victoires à Madonna di Campiglio et à Kitzbühel cet hiver, le skieur du Val Ferret se sait attendu. “J’ai montré cette année que j’ai le niveau pour batailler pour une médaille. Je ne me fais pas non plus d’illusion. Cela reste du slalom, tout peut se passer.”

Mais encore une fois, les deux Valaisans devront faire face à une concurrence féroce à l’appétit aiguisé. Le slalom est sûrement la discipline la plus dense. “Quand on voit que le dossard 45 d’AJ Ginnis monte sur le podium à Chamonix… Nous sommes nombreux à pouvoir prétendre aux médailles. Cela démontre que l’on ne peut pas se reposer sur nos lauriers”, concède Daniel Yule. Les performances réalisées par leurs compatriotes, notamment par Marco Odermatt et Loïc Meillard, font toutefois naître des ambitions naturelles chez les slalomeurs valaisans. “J’ai regardé toutes les courses”, assure Ramon Zenhäusern. “Cela nous enlève de la pression et nous motive à en faire de même.”

Et si les slalomeurs suisses imitaient Peter Müller, Pirmin Zurbriggen et Karl Alpiger qui avaient réalisé le triplé lors de la descente de Crans-Montana en 1987? Rien n’est impossible.

Johan Tachet, Courchevel