Lorsque Niels Hintermann a franchi la ligne d’arrivée de l’Olympiabakken de Kvitfjell ce samedi, tout le camp suisse a retenu son souffle. Car s’il était passé devant Beat Feuz, le Zurichois aurait fait perdre de précieux points à son compatriote dans la course au Globe de cristal qu’il mène avec Aleksander Aamodt Kilde. Mais le hasard – ou le destin – fait bien les choses. Au lendemain de son incroyable succès, déjà partagé avec le Canadien Cameron Alexander, Niels Hintermann a cette fois signé le même temps que Beat Feuz. Tout le monde peut être soulagé et avoir le sourire.

“Je ne me plains pas du tout de cette situation, c’est plutôt drôle d’ailleurs, a rigolé celui qui compte désormais cinq podiums en Coupe du monde. Je crois que je devrais jouer au loto. La chance est de mon côté en ce moment.” Beat Feuz peut également respirer. “C’est vraiment bon de se retrouver avec lui sur cette troisième marche du podium, a souligné le Bernois. C’était une course difficile aujourd’hui alors je suis satisfait.”

Beat Feuz: “Après ma médaille d’or, le reste n’est que du bonus”

Niels Hintermann confirme: “Même si c’était un petit peu plus sombre que pour le passage de certains concurrents, j’ai pu me concentrer totalement sur ma position sur les skis. C’était correct et j’ai pris à nouveau pris du plaisir.” Pas de regret, donc. “Dominik Paris était intouchable de toute façon”, insiste Beat Feuz, qui skie sans pression, malgré la lutte qu’il mène dans sa quête d’un cinquième Globe de cristal consécutif en descente. “Je suis content d’être de nouveau devant en Coupe du monde mais mon grand rêve était cette médaille d’or à Pékin, révèle le skieur de Schangnau. Désormais, tout le reste n’est que du bonus. Je n’ai pas de pression pour le Globe car j’ai gagné les quatre derniers. “Aleks” (ndlr: Kilde) n’en a encore pas. De mon côté, je vais juste tout donner lors des finales.” Le champion olympique, qui compte 23 points de retard sur le Norvégien, pourra fêter son titre en fin d’hiver. “Je n’en ai pas encore eu l’occasion car la saison continue mais rentrer chez moi après les Jeux m’a permis de relâcher la pression que je m’étais mise.”

Quant à Niels Hintermann, après avoir encore disputé le super-G dimanche, il se concentrera sur ses examens universitaires puisqu’il étudie à la Marketing & Business School de Zurich. “Ensuite seulement, je penserai aux finales”, se réjouit le colosse de 26 ans.

LMO