Comme un symbole. Le jour de la première course et de la première victoire de Marco Odermatt à Wengen, lors du super-G, Carlo Janka a annoncé sa retraite dans la station de l’Oberland bernois. Le dernier vainqueur suisse du classement général et son plus que probable successeur, que le Grison a parfois pu conseiller vont donc se croiser pour la dernière fois samedi lors de la traditionnelle descente du Lauberhorn. Une descente que le skieur d’Obersaxen a remporté lors de son année de gloire en 2010, en plus de deux combinés au cours de sa riche carrière.

Dans le cinéma de Wengen, « Iceman » s’est montré fidèle à lui-même lors de sa conférence de presse d’adieu. Sobre, il a tout de même vu ses yeux s’humidifier lorsqu’il a reçu les louanges de son agent Giusep Fry. Résumé des paroles du champion olympique de géant 2010, qui assure que quoiqu’il arrive ce week-end, il n’ira pas à Pékin.

Carlo Janka, que ressentez-vous en ce moment?

La boucle sera bouclée dans deux jours, et c’est parfait de terminer avec un départ sur ma piste préférée. En plus, la météo est magnifique cette semaine, c’est vraiment agréable.

Quand avez-vous pris votre décision?

A l’intersaison. Ces dernières années étaient difficiles pour moi, notamment depuis ma blessure à un genou (ndlr: déchirure d’un ligament croisé du genou droit en 2017). Au fur et à mesure, j’ai dû éliminer des disciplines de mon calendrier et il ne m’en restait finalement plus qu’une. Ce n’est pas idéal. Mais j’avais encore un dernier objectif: être au départ du Lauberhorn. Je ne peux être qu’heureux de cette belle carrière, j’ai vécu de magnifiques moments.

Qu’allez-vous faire désormais?

Déjà, je vais passer du temps avec ma famille, qui s’agrandit. Dans ma tête, je ne suis plus vraiment prêt à prendre autant de risques qu’auparavant. Je ne vais pas forcément devenir père au foyer, mais j’ai pas mal d’expérience au niveau du corps, c’est un domaine qui m’intéresse mais je ne sais pas encore sous quelle forme.

Marco Odermatt devrait succéder à Carlo Janka dans la liste des vainqueurs helvétiques du gros Globe. (Alain Grosclaude/Zoom)

Quels sont vos meilleurs souvenirs?

Il sont à Wengen, je pense. La médaille d’or olympique et le Globe, c’était beau aussi, mais rien ne vaut une victoire à la maison. Lors de ma meilleure saison, je skiais sur un nuage, tout me réussissait, un petit peu à l’image de Marco (Odermatt) en ce moment. Après, j’ai subi des hauts et des bas, mais je n’ai aucun regret.

Laurent Morel, Wengen