Un solide top 10 pour Justin Murisier, un retour timide pour Arnaud Boisset et une élimination pour Alexis Monney. Les trois skieurs romands au départ de la descente de Wengen ont connu des fortunes diverses ce samedi sur le Lauberhorn. Alors que la journée a été marquée par l’incroyable doublé suisse réussi par Marco Odermatt et Franjo von Allmen, les trois hommes espéraient peut-être mieux, mais retirent tout de même du positif de cette journée sous le soleil bernois.
Les regrets de Justin Murisier
À commencer par Justin Murisier. Septième, le Valaisan a réussi sa meilleure descente du Lauberhorn. Le vainqueur de l’épreuve de Beaver Creek rêvait toutefois d’un classement quelque peu meilleur, alors qu’il lui a manqué une grosse demi-seconde pour le podium. « C’est un sentiment mitigé, il y avait moyen de faire mieux », assure-t-il. « Je n’ai pas skié à mon niveau dans le Brückli-S et dans le S final, mais le reste de la course était bonne. » Logiquement, c’est sur le haut du parcours, dans la partie de glisse, que le skieur de Bruson a perdu le plus de temps.
Justin Murisier a également été passablement gêné par l’interruption provoquée par la chute de Vincent Kriechmayr juste avant lui. « C’était difficile de se concentrer au départ », reconnaît-il. « J’avais déjà vécu ça la saison dernière avec la chute d’Alexis Pinturault. Tu perds beaucoup d’énergie dans cette situation. L’adrénaline monte puis redescend. Mais ce n’est pas une excuse. Si je limite la casse sur le haut aujourd’hui, je peux être tout devant. »
Alexis Monney se fait peur
En course pour intégrer le top 15, Alexis Monney a lui enfourché juste avant le dernier virage. « Tout va bien », rassure le Fribourgeois. « J’ai pris un petit trou au virage précédent et ça m’a décalé, j’étais finalement trop direct. » Malgré cette frayeur, skieur de 25 ans retient le positif. « Avec les conditions que j’ai eu, c’était une course solide aujourd’hui », affirme-t-il, alors qu’il s’est élancé avec le dossard 20, moins favorable que les petits numéros.
Lui aussi a dû patienter un certain temps avant de prendre le départ en raison des interruptions dues aux chutes de Vincent Kriechmayr et Blaise Gienzendanner, sans s’en offusquer. « Si j’ai les chutes dans un coin de la tête, je m’arrête au bord de la piste », s’exclame-t-il avec franchise. « On est toujours conscients qu’il y a des risques de blessure en cas de chute, mais j’essaie de ne pas y penser. »
Arnaud Boisset est lancé
Malgré un modeste 36e rang, à plus de trois secondes du vainqueur Marco Odermatt, Arnaud Boisset arborait un grand sourire dans l’aire d’arrivée. Car il a su se montrer malgré tout solide, à peine plus d’un mois après sa lourde chute à Beaver Creek. « Je me suis remis dans le rythme, ce n’était pas facile de reprendre un départ sur une piste Coupe du monde », concède le Valaisan. « Je me suis testé sur un long super-G et sur une longue descente, avec des longs sauts, les jambes qui brûlent. C’était un test grandeur nature réussi. Sans être encore à 200%, je ne suis pas loin de retrouver mon meilleur niveau. »
Tout ce beau monde va maintenant prendre le chemin de Kitzbühel, pour une nouvelle semaine qui s’annonce forte en émotions. Les entraînements de descente auront lieu mardi et mercredi sur la Streif. « J’adore aller là-bas, c’est une piste qui correspond mieux à mes qualités », se réjouit Alexis Monney. « J’y vais avec plus de confiance en moi qu’avant ce week-end », ajoute Arnaud Boisset. Je ne vais pas encore jouer le podium en super-G, mais j’espère réussir encore un meilleur résultat et construire pour le reste de la saison. » Pour l’instant, le Martignerain ne se fixe pas d’objectif précis et il sait qu’une qualification pour les Championnats du monde de Saalbach sera très compliquée à obtenir au sein de cette si solide équipe de Suisse.
Laurent Morel, Wengen