24 septembre 2018, Jeux olympiques de PyeongChang, 50 km. C’est la dernière fois que Candide Pralong s’est frotté à la crème du ski de fond mondiale en compétition. Près de deux ans plus tard, le Valaisan retrouve la Coupe du monde ce dimanche à Davos pour le 15 km. Le fondeur du val Ferret semble avoir mangé son pain noir après avoir été victime du syndrome du surentraînement qu’il l’a conduit à tirer un trait sur l’hiver 2018-2019. Le skieur d’Orsières se réjouit de retrouver le haut niveau.

Candide Pralong, près de deux ans après votre dernier départ et une saison tronquée par la maladie, comment vous sentez-vous avant d’aborder la course de dimanche?

C’est dur à dire où je me situe. J’ai pris beaucoup de temps pour me remettre de ce syndrome. A l’entraînement, je suis parfois dans le coup et d’autre fois, je suis vraiment nul. Mais toujours est-il que je suis surtout content d’être de retour dans un portillon de départ.

Vous fixez-vous des objectifs?

Il n’y a pas véritablement d’attentes particulières, compte tenu que je n’ai plus concouru depuis longtemps et il faut une grande préparation derrière, que je n’ai pas. Personne n’attend que je fasse des résultats. C’est vraiment du bonus. Et si cela ne devait pas aller comme souhaité, j’ai encore le temps pour retrouver la forme cette saison. Je veux avant tout savourer.

Cet été, vous pensiez être totalement débarrassé de ce syndrome de surentraînement, et malheureusement vous avez rechuté cet automne.

Oui, entre septembre et octobre, cela n’allait vraiment pas. En novembre, j’ai pu aller mieux et reprendre l’entraînement intensif. J’ai participé à une course FIS, un sprint à Ulrichen (ndlr: il a terminé 6e), pour retrouver le rythme fin novembre.

Quel sera votre programme cette saison?

Tout dépendra de dimanche afin de savoir si je vais éventuellement faire les premières étapes en Suisse du Tour de ski. Mais toujours est-il que j’ai prévu de cibler les courses, avec une course tous les dix jours afin de revenir progressivement, ne pas être cuit au mois de janvier et connaître une rechute. Il s’agit de travailler de manière intelligente.

Vous craignez donc toujours une rechute?

Oui, car cela ne fait pas longtemps que ça va bien, mais j’ai toujours peur d’en faire trop, c’est pour cela que je reste prudent sur mon calendrier. 

Cette saison est donc une année de transition pour vous?

Tout à fait, d’autant plus qu’il n’y a pas de grand rendez-vous en février. C’est une saison de reprise et je ne veux pas me mettre de pression supplémentaire, tout en me fixant des objectifs réalistes.

Ce n’est pas frustrant de devoir courir après votre meilleure forme?

Oui d’un côté, mais quand je pense où je me trouvais au mois d’octobre, je suis content de pouvoir retrouver la compétition et concourir toutes les deux semaines. Il s’agit de prendre les étapes les unes après les autres. Après, je me sens compétitif. Les intervalles avec mes coéquipiers le prouvent à l’entraînement. Et si je suis dans un bon jour, cela peut donner un très bon résultat dimanche. Mais je suis conscient qu’il faut prendre les choses comme elles viennent et ne pas me prendre la tête.

Johan Tachet