Chef de mission, Ralph Stöckli avait annoncé un objectif ambitieux pour les athlètes suisses en Corée du Sud: 11 médailles au minimum. Si la machine helvétique a mis un certain temps à se mettre en route à PyeongChang, elle a finalement dépassé les attentes, avec un total de 15 récompenses, lui permettant de prendre la 8e place au tableau des médailles. Parmi elles, une d’argent et une de bronze en curling. Les seules des sports de glace.

Ainsi, les sports de neige qui nous intéressent particulièrement ont tenu la vedette avec pas moins de 13 breloques. La Suisse pointe même au 5e rang du tableau à ce niveau. “Le sport helvétique ne pourrait pas mieux se porter, se réjouit le patron de la délégation suisse. J’ai toujours dit qu’on voulait raconter des belles histoire. C’est réussi!”

Le ski alpin en force

Si on décortique un petit peu le bilan, on s’aperçoit que le ski alpin a réalisé une moisson digne de ses plus belles années. Sept médailles, c’est le meilleur bilan depuis les Jeux olympiques de Calgary en 1988, il y a 30 ans! Avec 3 métaux différents, Wendy Holdener est tout simplement la skieuse la plus récompensée de cette édition tandis que Beat Feuz et Ramon Zenhäusern suivent juste derrière, à égalité avec Katharina Gallhuber, Mikaela Shiffrin, Marcel Hirscher, Michael Matt, Alexis Pinturault et Kjetil Jansrud (2 médailles). Michelle Gisin a elle su profiter au maximum de sa polyvalence pour gagner l’or en combiné, 4 ans après sa soeur Dominique en descente.

Dans les autres disciplines, on retiendra surtout le splendide doublé réussi par Sarah Höfflin et Mathilde Gremaud en freeski slopestyle. Quant au skicross, l’équipe de Suisse a enfin pu confirmer qu’elle fait partie des toutes meilleurs nations au monde après plusieurs grands rendez-vous manqués. Marc Bischofberger a pris une médaille d’argent méritée chez les messieurs tandis que Fanny Smith a enfin pu aller chercher le bronze après avoir manqué le coche lors de ses 2 premiers Jeux.

Individualités au rendez-vous

Dario Cologna a lui rejoint Simon Ammann au panthéon des Suisses les plus titrés en hiver, en décrochant une 4e médaille d’or lors du 15 km. Les dames n’ont pas non plus été loin de monter sur le podium, qu’il s’agisse de Nathalie von Siebenthal en individuel ou de Laurien van der Graaff et Nadine Fähndrich en Team sprint.

Du côté du snowboard, les Suisses ont présenté plusieurs performances de haut vol, notamment en freestyle et ce, même en l’absence de Iouri Podladtchikov. Mais c’est surtout Nevin Galmarini qui a brillé. Deuxième du géant parallèle il y a 4 ans, le Grison est cette fois allé chercher le titre. Numéro un mondial cet hiver, il n’a jamais tremblé.

Un bilan à mettre en perspective

Le bon bilan helvétique n’est toutefois pas forcément le meilleur de l’histoire. Certes, avec 15 médailles, le record de Calgary 1988 est égalé. Mais plus de titres sont distribués aujourd’hui qu’à l’époque. En pourcentage de médailles remportées sur un total possible, la Suisse n’atteint que le 10e rang, avec un total de 4,9%. C’est tout de même le meilleur résultat depuis Turin 2006.

Reste désormais donc à s’approcher un peu plus de la Norvège. La nation scandinave termine en tête du tableau des médailles avec 39 récompenses alors que sa population est inférieure à celle de la Suisse. “Il reste de la place pour faire encore mieux même si je pense que pour ces Jeux olympiques, on a réussi notre maximum, avoue Ralph Stöckli. Cependant, on ne doit pas essayer de les copier, mais plutôt de s’en inspirer pour travailler à notre sauce. D’ailleurs je félicite toutes les fédérations pour leur bon travail. On atteint les objectifs dans quasiment tous les sports.” Le chef de mission conclut en précisant qu’il faudra surtout se méfier des athlètes asiatiques dans le futur: “Avec Pékin dans 4 ans, les Chinois notamment vont être très forts. Nous devrons être prêts. Mais on a aussi les Jeux olympiques de la jeunesse à Lausanne, c’est un avantage.”

Laurent Morel, PyeongChang