Comme souvent, Beat Feuz ne lâchait plus son sourire bonhomme dans l’aire d’arrivée d’El Tarter. Il faut dire que s’il n’a pris “que” la 6e place de l’ultime descente de la saison en Andorre, le skieur de Schangnau a rempli son contrat. Il remporte son 2e Globe de cristal consécutif dans la discipline. Avant de boire une bière… d’une marque suisse avec toute son équipe, il a répondu aux questions de SkiActu.

Beat Feuz, quel sentiment prédomine en ce moment?

La joie. Je suis surtout content de voir que mon résultat est suffisant aujourd’hui.

Comment avez-vous vécu cette course?

Ce n’était pas facile. On savait qu’il y avait du vent et ça aurait pu mal se passer pour moi aujourd’hui. J’ai commis quelques erreurs que je n’avais pas prévues, mais au final je suis très content de m’en sortir car tout pouvait rapidement basculer dans un sens comme dans l’autre aujourd’hui.

Avez-vous pensé à la mésaventure de Didier Cuche, qui avait perdu un Globe qui lui était promis en 2008?

Non, pas vraiment. Je ne me suis pas préoccupé du résultat de Dominik. Mon objectif était simplement de réussir une bonne course.

Quel bilan tirez-vous de cette saison, où vous avez brillé en Coupe du monde mais manqué les médailles aux Championnats du monde?

Lorsque tu gagnes le Globe de cristal, tu ne peux qu’être heureux de ton hiver. Je suis monté sur le podium de 6 des 8 descentes de l’hiver et n’ai jamais fait moins bien qu’une 6e place. Je crois que c’est cette régularité qui a fait la différence pour le Globe car Dominik a gagné 4 courses!

La régularité, c’est quelque chose qui vous tient particulièrement à coeur?

Oui, c’est clair. Avoir un ski constant, c’est réellement important. Je suis très heureux de pouvoir montrer cela tout au long de l’hiver, de novembre à mars, car il y a des pistes très différentes les unes des autres, des neiges très différentes également. Je suis très fier d’avoir toujours terminé parmi les 6 meilleurs.

Votre genou fauche meurtri ne vous a pas trop joué de mauvais tour cette saison.

C’est bien qu’il m’ait un petit peu laissé tranquille. Il va mieux en ce moment. Aux Championnats du monde, je l’ai senti car les mois de janvier et de février étaient très chargés. Je n’étais pas totalement bien de ce côté-là. Mais j’ai pu me reposer depuis, notamment en zappant Bansko. J’ai laissé le temps faire son travail. C’était vraiment très important avant Kvitfjell et ici en Andorre.

Pour le futur, que pouvez espérer de plus?

Je crois que je ne peux pas gagner grand chose de plus. A partir de là, mon objectif est de défendre mon Globe, de continuer à me battre pour des médailles, pour de belles victoires sur les classiques comme Wengen et Kitzbühel. Mais même si je n’y arrive pas, j’ai déjà réussi de grandes choses et c’est le plus important.

Ça dépendra aussi de votre genou?

C’est certain. Si mon genou ne “fonctionne” pas, je ne peux pas espérer grand chose.

Laurent Morel, El Tarter