Beat Feuz a troqué la saison dernière son Globe de cristal de la descente, qu’il détenait depuis quatre ans, pour l’or olympique. Le Bernois a gagné tout ce qui était possible de gagner dans sa discipline de prédilection. Mais à 35 ans, “Kugelblitz” n’est pas rassasié et encore prêt à briller. Jusqu’à quand? Tant qu’il garde le plaisir de skier. Interview à quelques heures de la première descente de la saison à Lake Louise.

Beat Feuz, enfin la saison débute pour vous. Vous vous impatientiez?

Totalement, je me réjouis que ça commence. J’espère que la piste sera bien, ça va être cool de concourir.

Que peut-on attendre de vous cet hiver?

Il est toujours difficile à prévoir avant que la saison ne commence. L’objectif est toujours de bien skier. Lorsque je le fais, les résultats suivent. Mais je ne souhaite pas dire maintenant que j’aimerais être sur le podium à Lake Louise ou à Beaver Creek. Ce qui est certain, c’est qu’en janvier, j’accorde beaucoup d’importance aux classiques de Wengen et de Kitzbühel qui restent toujours des highlights de la saison.

Vous avez cédé votre Globe de cristal de la descente la saison dernière au Norvégien Aleksander Aamodt Kilde. Ça doit vous titiller d’aller le récupérer?

C’est un but, mais pas un objectif pour le moment car il n’est pas facile de le remporter chaque année. On l’a vu la saison dernière. Et il ne faut pas oublier que je ne rajeunis pas avec le temps (rires). Et les autres veulent également remporter ce Globe. Plusieurs athlètes ont le potentiel pour le gagner, ce n’est donc pas vraiment un avantage pour moi que la concurrence grandit. De plus, il y a deux descentes de moins par rapport à la saison précédente, ce sera encore plus serré.

Vous avez complété votre incroyable palmarès avec le seul titre qui vous manquez l’an passé, en remportant le titre olympique. Pour vous, était-ce la consécration suprême?

C’était cool et inattendu de devenir champion olympique car je ne m’étais absolument pas focalisé sur l’objectif de gagner l’or. Lorsque j’ai vu la piste, testé la neige, je me suis dit qu’il y avait alors quelque chose à faire. C’était très émotionnel, car c’était la dernière pierre qui manquait à mon édifice dans ma carrière de descendeur et c’était ma dernière chance de l’emporter.

Cela signifie que vous ne serez donc pas aux Jeux de Milan-Cortina en 2026?

Je ne le suppose pas. Il reste encore trois ans, c’est très long. J’avait déjà dit il y a quatre ans que je ne pensais pas non plus aller jusqu’à Pékin, alors on ne sait jamais…

Après avoir remporté tout ce qui était possible de gagner dans votre sport, avez-vous songé à la retraite le printemps passé?

Non. En réalité, j’aime encore skier. Je prends énormément de plaisir. Ce n’était donc pas un thème. Je sais comment je dois m’entraîner, la direction dans laquelle je dois aller. Je peux encore skier un petit moment.

Faites-vous toujours attention de ménager votre corps à l’entraînement?

Effectivement, je ne m’entraîne toujours pas comme les autres membres de l’équipe. Je me dois d’écouter mon corps. C’est la raison pour laquelle, je n’ai pas été en Amérique du Sud cet été. J’étais à Zermatt, pour faire mes jours de ski. Je suis également parti plus tard en Amérique du Nord pour les courses de Lake Louise. J’apprécie de me sentir libre de mes mouvements, car je dois faire attention à mon genou. J’ai beaucoup travaillé selon ce que me disait mon corps l’année dernière et j’ai connu tout autant de succès, je ne voyais alors pas l’utilité de changer mon programme.

Johan Tachet, Lake Louise