L’hiver 2021/2022 restera comme celui de la consécration ultime pour Beat Feuz. Du moins, sa médaille d’or olympique a complété un palmarès désormais complet de l’un des meilleurs descendeurs de l’histoire. Couplé à sa victoire à Kitzbühel, ce trophée restera comme l’un des plus beaux de sa carrière. Reste que sa saison conservera un petit goût d’inachevé puisque le maçon de Schangnau ne repartira pas de Savoie avec un 5e Globe de cristal consécutif en descente. Devancé de 23 points par Aleksander Aamodt Kilde avant l’ultime épreuve de l’hiver à Courchevel, il n’a pas réussi à rattraper tout son retard. Au final, 3e juste devant le Norvégien, avec 0″31 d’avance, il n’a repris que 10 points à son rival. Rageant.

Beat Feuz, quel est votre sentiment après cette ultime descente de l’hiver?

Bien sûr, c’est un petit peu dommage mais j’ai tout tenté, tout donné aujourd’hui. J’ai pris tous les risques. Je fais une photo qui me coûte du temps certes, mais sans risque, je ne suis pas non plus tout devant alors il fallait tout essayer contre Kilde.

Ce Globe, vous le perdez aujourd’hui?

Non, c’est clairement pas le cas. Il vient récompenser la régularité sur une saison. Peu importe qui l’emporte, il ne faut pas chercher à le gagner lors des finales. Il faut regarder l’ensemble de la saison. Dans ce sens, c’est aussi mérité pour mon adversaire.

Quel bilan tirez-vous de votre saison?

La saison était vraiment fantastique pour moi avec la médaille d’or olympique et la victoire à Kitzbühel notamment. Là, c’est mon 7e podium en descente. Ce genre de résultat n’est pas acquis d’avance. Après, ça aurait été encore mieux de remporter le Globe, mais c’est le sport.

Récupérer ce Globe la saison prochaine est une motivation?

Oui, je vais essayer de le récupérer. Mais je prends les choses les unes après les autres. Après le super-G de demain, je vais d’abord me reposer, me remettre de ce long hiver et ensuite recommencer la préparation pour la saison prochaine.

Vous avez donc toujours la flamme?

Oui, on peut toujours trouver des raisons de poursuivre sa carrière. Il y en a aussi d’autres de ne pas continuer. Mais aussi longtemps que je prends du plaisir à me battre sur les skis, qu’il n’y a pas de raison que je ne vienne pas. Bon, il ne va pas y avoir 10 ans de plus non plus, hein (sourire).

Mais la relève est assurée avec l’incroyable Marco Odermatt…

Oui, c’est vraiment un super skieur. C’était clair pour moi qu’il allait être rapide sur cette piste, dont la moitié est très technique. A l’arrivée, il est venu et m’a dit “mince, je voulais être derrière toi”. Mais je sais que je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même et à cette faute qui m’a coûté cher.


Aleksander Aamodt Kilde: “Je n’ai jamais été autant stressé”

Aleksander Aamodt Kilde s’est fait peur mais repart avec du cristal. (Alexis Boichard/Zoom)

“C’est difficile de décrire mon sentiment actuel! Je n’ai jamais été autant stressé de toute ma vie! Je ne me suis pas facilité la tâche sur cette piste. Dans l’aire d’arrivée, je n’avais plus qu’à croiser les doigts et espérer que ça serait mon jour. La marge a été tellement minime… Ce sport est génial pour ça. Tout peut se passer et ça se joue sur des détails. Ça a été une saison incroyable en terme de régularité pour moi, surtout en revenant de blessure. Chaque course de vitesse, j’avais l’impression de pouvoir gagner, je n’avais jamais vécu ça auparavant. Et là je termine avec deux Globes, c’est incroyable. J’ai tellement de personnes à remercier, pour le soutien, l’aide que j’ai reçus.”

Laurent Morel, Courchevel