C’est ce lundi qu’Amélie Wenger-Reymond et Bastien Dayer ont reçu leur Globes de cristal. Une séance de photos sur les hauteurs de Thyon assure la postérité de la récolte de ces trophées. Mais ces Globes ont un goût particulier pour les deux valaisans qui ont été privés des neuf dernières compétitions de la saison, faute de neige en Allemagne et face à la pandémie de coronavirus qui aura eu raison des épreuves de Mürren et de Thyon. “C’est une saison vraiment étrange”, clame les deux télémarkeurs. “Il y a un goût d’inachevé”, assure Amélie Wenger-Reymond. “C’est frustrant quand tu t’investis tellement pour un but, mais que tout s’arrête du jour au lendemain. D’autant plus que l’on avait déjà une petite saison”, regrette de son côté Bastien Dayer.

La constance d’Amélie Wenger-Reymond

Malgré le renvoi, les deux athlètes se réjouissent d’avoir pu tenir le haut de l’affiche durant les compétitions de l’hiver. Amélie Reymond-Wenger, dans un premier temps, qui a fait une nouvelle razia en remportant non seulement le général, mais également le petit Globe du sprint et de la classic. Seul le Globe du parallèle ne lui sera pas attribué malgré une victoire, car une seule course a été disputée et que deux minimum sont nécessaires. “J’ai montré que j’étais en forme et cela prouve ma constance devant. Mais je remarque que je ne peux pas m’endormir car les jeunes poussent derrière”, lance la Sédunoise qui a porté cette saison son total de victoires en Coupe du monde à 147. “Malheureusement, il manque certaines émotions”. Celles de recevoir ces Globes lors de l’ultime course de la saison après s’être battue jusqu’au dernier centième.

Bastien Dayer manque le gros Globe d’un rien

Bastien Dayer se montre “heureux” d’avoir “été en super forme durant tout l’hiver”, lui qui avait connu une grosse blessure au genou il y a deux ans. “Je me suis entraîné dur, j’ai changé ma routine d’entraînement, cela m’a donné un coup de boost et ça a payé”, assure le skieur d’Hérémence qui s’était fixé de remporter le Globe du sprint pour la seconde année consécutive. “Avec quatre victoires sur cinq dans cette discipline, je peux être fier de ce que j’ai accompli.” Petite frustration toutefois pour l’Hérensard qui termine 2e du classement général derrière son compatriote Stefan Matter pour 8 petits points. “C’est dur car j’étais encore devant au classement avant la dernière épreuve que l’on a disputée. D’autant plus qu’à ce moment-là de l’hiver, avec normalement autant de courses à disputer, on ne pensait pas encore aux points que l’on devait faire jusqu’à la fin de l’hiver. C’est avant tout les émotions, qui grimpent en apothéoses au fil des dernières courses, qui manquent.”

Les deux Valaisans vont continuer

A 32 ans, les deux Valaisans ne sont pas encore près de ranger les télémarks au placard. “Je m’étais décidé avant cet hiver, de faire deux ou trois saisons encore”, poursuit Bastien Dayer qui est devenu une nouvelle fois papa au mois de décembre. Maman également, Amélie Wenger-Reymond entend toujours se battre au premier plan, d’autan plus que cette saison lui laisse un sentiment d’inachevé. “Je ne peux pas arrêter comme cela, je devrais a piori repartir pour un tour”, annonce la reine de la discipline qui avoue qu’il serait beau de terminer au sommet, à domicile. D’autant plus que Mürren accueillera la l’hiver prochain les Mondiaux et que Thyon devrait recevoir les finales de la Coupe du monde.

Des événements auxquels Stefan Mater, pour sa part, n’est pas certain de participer l’an prochain. Le vainqueur du classement général s’est gravement blessé au genou lors de l’ultime course des championnats de Suisse la semaine passée. Diagnostic: ligament croisé déchiré, ménisque touché et rupture du tendon rotulien.

Johan Tachet