Nouvelle journée faste pour le ski suisse à Bormio. Alors que Beat Feuz est sorti pour la première fois depuis très longtemps en descente, le maître incontesté de la discipline a été suppléé par ses jeunes compatriotes Marco Odermatt et Niels Hintermann, qui n’ont été battus que par… l’imbattable Dominik Paris. L’incroyable performance des deux skieurs helvétique reste la meilleure de leur carrière dans la discipline.

Pour le leader de la Coupe du monde, ce premier podium vient récompenser une progression linéaire depuis un an. Ses résultats en descente? 12e, 10e, 8e, 5e, 4e, 15e et donc 2e ce mardi sur la Stelvio. “C’est évidemment un sentiment très agréable, s’est félicité le prodige de Hergiswil. Pas à pas, j’ai pu m’en approcher. Je savais que j’en étais capable sur cette piste qui avantage les skieurs techniques. Il fallait ensuite être propre et j’y suis parvenu aujourd’hui.”

A l’arrivée, le Nidwaldien a même pu croire à un premier succès dans la discipline, tant sa descente a été proche de la perfection. “Quand je suis arrivé avec 0″90 d’avance (ndlr: 0″88 sur Aleksander Aamodt Kilde), je savais que la plupart des meilleurs descendeurs au monde étaient déjà descendus, rappelle-t-il. Je me suis dit que ça pouvait même signifier la victoire. Mais Dom (Paris) a montré une nouvelle fois qu’il est le roi ici. Il mérite sa victoire.” L’Italien, qui prive donc un deuxième Suisse après Didier Défago en 2011 d’une victoire à Bormio, a su se remobiliser après un début de saison compliqué. “Je suis juste heureux. Mon début de saison n’était pas idéal mais j’ai trouvé les solutions pour être rapide maintenant. Gagner encore ici, ça représente beaucoup pour moi”, a ainsi déclaré le Transalpin.

Niels Hintermann: “Je suis sans mot”

Quant à Niels Hintermann, c’est également sa progression depuis le début de l’hiver qui est marquante. Douzième à Lake Louise, il a ensuite pris la 7e place à Beaver Creek et enchaîne donc deux troisièmes places à Val Gardena et Bormio. “Je ne m’attendais pas à un tel début de saison, avoue le skieur de Hausen am Albis, pas épargné par les blessures ces dernières années. Je n’étais que 29e à la WCSL (liste de départ Coupe du monde) au début de saison. Je pensais simplement à me battre pour conserver ma place dans le top 30. A Lake Louise, je suis parvenu à accumuler de la confiance. J’ai alors pu repousser mes limites, en établir de nouvelles. Et là, avec deux troisièmes places, je ne sais pas quoi dire. Je suis sans mot, je ne me rends pas vraiment compte de ce qui m’arrive.”

Vainqueur de l’entraînement la veille, le Zurichois retient l’aspect mental, sur lequel il a énormément travaillé depuis plusieurs mois. “Depuis la saison passée, c’était l’enjeu principal pour moi, souligne-t-il. J’ai ressenti une vraie faiblesse psychique après toutes mes chutes mais maintenant, j’ai retrouvé une nouvelle forme de confiance. J’ai travaillé avec un nouvel entraîneur dans ce domaine et nous avons fait des magnifiques progrès. Je me sens complètement différent.”

Et alors que Beat Feuz a donné des nouvelles rassurantes sur son état de santé après sa chute, l’ensemble des acteurs du Cirque blanc va désormais se concentrer sur les deux super-G au programme à Bormio. Et le favori aura pour nom Marco Odermatt, qui a déjà l’occasion de faire un pas quasiment décisif vers le gros Globe de cristal.

LMO