Pour ses troisièmes Jeux olympiques, Sébastien Schneiter espère parvenir enfin à l’objectif ultime, ramener une médaille au pays. Le navigateur genevois de 28 ans a mis toutes les chances de son côté pour briller aux côtés d’Arno de Planta lors de l’épreuve de skiff (49er) de Paris 2024. Il a ainsi mis de côté durant quelques mois sa carrière de barreur en SailGP, sur ces catamarans volants ultramodernes, pour se concentrer sur son rêve olympique.

“Une opportunité d’écrire l’histoire”

“Je n’ai aucun regret”, concède-t-il. On a pu passer plus de temps à Marseille pour préparer ces Jeux et atteindre notre objectif.” Pour cela, il faudra notamment rivaliser avec la paire espagnole composée de Diego Botin et Florian Trittel, qui ont eux décroché le titre en SailGP à la surprise générale il y a quelques jours seulement à San Francisco. “Il est certain que ça va leur donner de la confiance, mais on est contents de notre choix.”

Les deux marins suisses, qui ont suivi la cérémonie d’ouverture depuis Marseille, ont la possibilité de ramener une médaille olympique à la voile suisse pour la première fois depuis 1968. “C’est sûr que c’est une opportunité d’écrire l’histoire”, est conscient Sébastien Schneiter. “Mais on ne le prends pas comme une pression supplémentaire.” Les deux hommes ont également pu profiter de la proximité avec la Suisse pour avoir un petit avantage sur la plupart de leurs concurrents. “C’est spécial d’être si proche, évidemment et on se réjouit de pouvoir profiter de “notre style de navigation un peu suisse” qui se prête parfaitement au plan d’eau.”

“On se faisait pousser très dur”

Outre ce qu’il a appris sur le Léman, Seb Schneiter pourra également profiter de l’expérience emmagasinée lors de sa carrière de skieur, puisqu’il pratiquait les deux sports en parallèle jusqu’à ses 14 ans. Il ainsi régulièrement croisé des Tanguy Nef et autre Loïc Meillard. “Ça m’a beaucoup appris, même si ça commence à dater”, se souvient le vice-champion du monde en titre de 49er. “Il y a ce côté un peu dur, surtout en tant que Genevois quand t’arrives en Valais. J’ai beaucoup appris au niveau du dépassement de soi. On se faisait pousser très fort dès notre plus jeune âge.”

Le 13e des Jeux olympiques de Rio (avec Lucien Cujean) sait également résister plus facilement à la pression, depuis son passage sur les lattes. “Ce côté adrénaline au moment où tu passes le portillon de départ, lorsque tu t’élances pour une course de moins de deux minutes, c’est vraiment spécial.” Reste désormais à savoir si le membre du Club nautique de Genève parviendra à concrétiser sur les eaux Méditerranéennes. Il sera en lice avec Arno de Planta dès dimanche.

Laurent Morel, Paris