Il y a six mois, assise sur son canapé, Michelle Gisin soignait son moral en regardant les Jeux olympiques d’été de Tokyo. “C’est ce qui m’a permis de rester saine d’esprit et me donnait l’envie de revenir à temps pour être à Pékin.” Mais à bout de souffle après le moindre petit effort, la skieuse d’Engelberg n’aurait pu imaginer qu’elle deviendrait médaillée de bronze du super-G, derrière Lara Gut-Behrami et l’Autrichienne Mirjam Puchner. C’est la deuxième breloque olympique pour l’Obwaldienne après l’or en combiné à PyeongChang il y a quatre ans.

Michelle Gisin, cette médaille de bronze est-elle une revanche sur la maladie qui vous a clouée au lit durant tout l’été?

C’est magnifique que se soit déroulé ainsi. C’est même totalement fou! Je n’ai pas pu m’entraîner plusieurs mois. Je luttais, je n’arrivais presque pas à monter les escaliers. Et je ne pouvais rien y faire. J’espérais juste que la maladie s’arrête et que je puisse être présente aux Jeux.

Avec votre dossard numéro 4, au moment de franchir la ligne en 2e position, pensiez-vous réellement que cela suffirait pour accrocher une médaille?

J’ai fait une petite erreur de trajectoire à un moment et lorsque j’ai vu que j’étais à 0″08 de Mirjam (Puchner), j’ai pensé que cela pourrait me coûter cher, que ce serait serré. Finalement, j’ai la chance et les centièmes sont de mon côté cette fois. Je n’avais pas de stratégie, si ce n’est celle d’attaquer sur cette piste que j’aime beaucoup. Et ça a plutôt bien fonctionné.

Comment vous êtes-vous relevée après la déception du slalom (ndlr: 6e après avoir été 2e de la première manche)?

“C’était très dur. J’avais fait une grande première manche, j’avais plein d’espoir. Je ne pouvais pas croire que je n’étais pas parvenue à saisir ce qui était peut-être ma seule chance de remporter une médaille en slalom dans un grand rendez-vous. J’ai beaucoup pleuré. J’ai parlé avec ma soeur Dominique et ma famille au téléphone. Tous m’ont rappelé comment je galérais lors de nos promenades de 10 minutes durant l’été, qu’on devait me ramener à la maison et que maintenant je me battais pour les médailles. Ma famille m’a remise en place et m’a aidée à me relever.

JT, Zhangjiakou