À Reiterlam, les sourires de Talina Gantenbein et de Margaux Dumont, qui se partagent la 3e place de la seconde épreuve de Coupe du monde disputée dans la station autrichienne, illuminent le podium. Si le public connaît celui de la Grisonne, il découvre celui de la Genevoise établie à Verbier qui savourait, pour la première fois de sa jeune carrière, de grimper sur la boîte dans l’élite.

Pour Margaux Dumont, c’était “une journée folle”, elle qui s’est réveillée malade dimanche matin. La jeune athlète de 21 ans qui fait ses premières armes en Coupe du monde cet hiver réussit alors son premier objectif en passant l’écueil de son quart de finale, derrière la grande favorite française Marie Berger Sabbatel, le poing serré au moment de franchir la ligne d’arrivée. “C’est la première fois que je passais les quarts. À partir de ce moment, je me suis dit, ce n’est que du bonus.”

Un nouveau règlement bénéfique

En pleine euphorie sur une piste des plus vallonées et qui sied parfaitement à ses qualités techniques, elle prend le meilleur en demi-finale sur l’Allemande Johanna Holzmann et sa compatriote Saskja Lack, au prix de dépassements parfaitement gérés, et ce malgré un départ délicat. Puis arrive cette finale, où Margaux Dumont et Talina Gantengein s’accrochent. “Tali (Gantenbein) me skie dessus, on tombe les deux.” Et surprise, le jury classe les deux jeunes athlètes helvétiques à la 3e place, même si elles n’ont pas franchi la ligne. “Je ne savais pas ce qui allait se passer, mais c’est une nouvelle règle qui est entrée en vigueur cette saison. Si deux athlètes ont un problèmes à la même porte, elles sont classées au même rang.”

Une belle surprise pour Margaux Dumont qui “ne s’attendait pas” à monter de sitôt sur un podium en Coupe du monde. “Pour moi, cet hiver était celui de l’observation, je voulais apprendre à connaître les parcours, sans pression”, lance la néophyte qui ne prenait que son 17e départ dans l’élite. “Pour mon premier hiver, le but était de terminer la saison dans le top 16.” Treizième du général, l’objectif sera pleinement rempli par celle qui avait remporté le classement de la Coupe d’Europe l’hiver dernier. Reste désormais à confirmer. “C’est souvent le plus difficile”, confie la Valaisanne d’adoption qui a fait ses gammes dans le ski alpin au centre NLZ de Brigue avant de bifurquer vers le skicross il y a cinq ans.

Margaux Dumont prend son envol en Coupe du monde. (Daniel Schoenherr/GEPA)

Une fin de saison “bonus”

Margaux Dumont va désormais prendre la direction de la Coupe d’Europe et de San Pellegrino “pour se remettre dans le bain” puisqu’avant son week-end fructueux en Autriche, elle n’avait plus concouru depuis trois semaines. Un programme qui doit lui permettre de garder le rythme avant les trois dernières courses de Coupe du monde, à Veysonnaz (15-16 mars) et à Idre Fjäll (21-23 mars), pour les finales. Trois étapes pour encore briller, mais surtout se faire plaisir. “J’ai l’avantage de ne pas avoir d’attentes de mes coaches. J’ai fait ce qui avait à faire cet hiver et le reste sera du bonus. Il n’y a pas de pression, mais la saison prochaine, ce sera autre chose.”

Avec l’objectif de continuer à progresser et de briguer le haut du tableau.

Johan Tachet