Que c’est dur! Pour son 200e départ en Coupe du monde, et alors que les étoiles semblaient s’aligner dans le ciel de Styrie, les nuages sont venus recouvrir la prestation de Loïc Meillard ce mardi. Le plus rapide de la première manche a finalement reculé au quatrième rang, à seulement un centième du podium occupé par les Norvégiens Alexander Steen Olsen et Henrik Kristoffersen ainsi que par son compatriote Marco Odermatt, encore lui. Comme souvent, comme toujours, le Nidwaldien a privé le Valaisan d’une récompense.

« Se retrouver encore à un centième du podium, ça fait juste mal, je ne prends aucun plaisir à terminer 4e », a reconnu à chaud Loïc Meillard, désemparé. « Peu importe qui est devant. Je commets une grosse faute en deuxième manche et je sais où je perds le podium. Mais c’est d’autant plus frustrant. » Surtout que le skieur d’Hérémence sait comment gagner sur la Planai, lui qui s’y était imposé alors que Marco Odermatt était blessé il y a deux ans. Et que les conditions du jour, dantesques avec de la pluie et une neige salée lui convenaient parfaitement. « C’était acceptable, au vu de la météo, on peut être satisfait de la préparation de la piste. »

Sans se chercher d’excuse, le Valaisan n’arrivait pas à trouver la moindre notion positive après la course. « C’est frustrant de toute manière d’être 4e si proche du podium, surtout quand tu sais que tu as le ski pour faire bien mieux », a-t-il ajouté. « Chaque course, je veux être devant. Je vis dans le moment présent peu importe ce qui vient et je ne me projette pas ou je ne regarde pas en arrière. » Le slalom de mercredi ou les Championnats du monde de Saalbach, Loïc Meillard n’y pense pas encore.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres

L’immense frustration légitime du skieur de 28 ans contraste avec la joie de Marco Odermatt, qui est monté sur le podium de tous les géants qu’il a terminés depuis mars 2021 et qui a offert à l’équipe de Suisse masculine son 1000e top 3. « Les centièmes étaient de mon côté », a reconnu le Nidwaldien, soulagé. « Ce n’est pas simple pour Loïc, c’est vrai. De mon côté, ce n’était de loin pas une course parfaite. J’ai fait une très mauvaise première manche. C’était mieux en deuxième mais pas super non plus. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de chance de tout de même monter sur le podium. »

Après avoir décroché la victoire l’an dernier alors qu’il n’avait terminé que 11e sur le premier parcours, Marco Odermatt devient-il le spécialiste des « remontadas » à Schladming? « Non. J’espère que c’est la dernière fois que je fais une si mauvaise première manche car c’est difficile de gagner une course ensuite. J’ai fait comme j’ai pu et je suis très heureux finalement avec cette troisième place. » Odi a notamment repris une paire de skis utilisée les dernières saisons sur le second tracé.

Le leader du classement général de la Coupe du monde admet par ailleurs être quelque peu « fatigué » après avoir enchaîné Adelboden, Wengen, Kitzbühel et Schladming. « D’ailleurs, la tension était peut-être un petit peu moins grande aujourd’hui. Du coup, c’est plus difficile de se donner à fond. » Le déplacement de cette fin de semaine à Garmisch-Partenkirchen pour deux entraînements et un descente dimanche ne le réjouit pas forcément non plus…

Laurent Morel, Schladming