Il aura donc dû attendre ses 31 ans pour enfin avoir vraiment une deuxième discipline. Pas pour participer à un géant une fois ou l’autre (comme en 2018 lorsqu’il s’était déjà élancé dans la spécialité sur la Chuenisbärgli), mais bien pour nourrir de réelles ambitions sur deux tableaux distincts. « J’ai les jambes et le physique pour avoir deux courses de suite sans problème », sourit un Luca Aerni revigoré par ses exploits du début de saison, à commencer par son incroyable 4e place en géant à Val d’Isère.

« Je suis en pleine confiance », confirme le skieur de Crans-Montana, membre du top 30 mondial dans les deux spécialités. »Ça fait un moment que je skie bien et je me réjouis vraiment d’avoir des courses maintenant où je peux le montrer parce que l’entraînement, c’est quelque chose, mais la course, c’est là qu’on peut briller. » Avec deux nouvelles occasions ce week-end donc. « C’est cool d’avoir deux chances aussi, de pouvoir changer de skis, d’avoir des autres sensations sous les skis. Ça peut aider pour une discipline et pour l’autre. Je profite d’avoir enfin de ça après 10 ans de travail, voire plus. »

La Chuenisbärgli pour définitivement se montrer

Et avoir l’occasion d’étrenner son nouveau statut sur la Chuenisbärgli ne peut que réjouir le Bernois d’origine. « En slalom, je connais bien cette piste. Je l’adore vraiment. Il y a beaucoup de mouvements de terrain. C’est une piste où on peut attaquer, mais il y a quand même des endroits où il faut skier avec la tête. Je pense que c’est quelque chose qui me convient bien. En géant, je la connais un petit peu moins bien. Mais c’est un joli challenge. » Et une belle occasion de montrer définitivement qu’il est désormais également un vrai géantiste, sur l’une des pistes les plus mythiques du monde.

« En plus, les membres de mon fan club sont très contents que je fasse les deux disciplines comme ça, ils ne viennent pas pour rien dimanche malgré l’inversion des jours de course. » Le Valaisan a en tout cas pu compter sur les conseils avisés du polyvalent Loïc Meillard, qui lui glisse volontiers quelques clés pour aborder certains parcours, dont celui-ci. De quoi parfaire la préparation du skieur « d’instinct » qu’est Luca Aerni.

Laurent Morel, Adelboden