Dimanche, l’ambiance proposée par les plusieurs milliers de spectateurs présents aux Tuffes donnait des frissons. Il faut dire que le relais mixte simple français a offert au public le plus beau des cadeaux en décrochant une médaille d’or méritée. Le bilan tricolore dans cette discipline aux Jeux olympiques de la Jeunesse se monte à quatre médailles. “Le staff et les athlètes de haut niveau effectuent un gros travail depuis plusieurs années pour parvenir à populariser le biathlon en France”, se réjouit Simon Fourcade, ancien biathlète, désormais à la tête de l’équipe de France juniors.

Des courses spectaculaires

Surtout, ce qui est marquant, c’est le succès que rencontrent les épreuves qui se disputent à quelque 500 mètres à vol d’oiseau de la frontière franco-suisse dans un stade magnifiquement rénové pour l’occasion. “L’aspect transfrontalier fonctionne super bien se réjouit Nicolas Michaud, responsable du site. Il faut souligner la cohérence des organisateurs qui ont eu le mérite de ne pas chercher à construire un stade similaire à celui-ci à deux kilomètres d’ici de l’autre côté de la frontière.”

En France, les succès de Martin Fourcade notamment, et la médiatisation accrue de la discipline grâce à la diffusion en clair sur La Chaîne l’Equipe ont permis d’en faire le sport d’hiver numéro un. “L’avantage, c’est qu’en plus, c’est une discipline très télégénique, poursuit le frère de Martin. Tout peut changer jusqu’au dernier moment. Ça a fait effet boule de neige et énormément de monde s’intéresse à notre discipline. On a en plus la chance d’accueillir des événements comme les JOJ et la Coupe du monde au Grand-Bornand.” Ce qui réjouit également Michel Vion, président de la fédération française de ski: “Les formats ont été adaptés et sont très spectaculaires, c’est vraiment idéal pour les spectateurs qui suivent ça dans tout le pays.”

Quelques 8000 personnes étaient présentes sur l’ensemble du week-end dernier aux Tuffes. (Maeva Pellet/SkiActu)

Tony Estanguet: “Je suis fan de l’ambiance du biathlon”

Présent en tant qu’observateur sur le site des Tuffes, le président du comité d’organisation de Paris 2024 Tony Estanguet a apprécié. “Ici, c’est incroyable, a-t-il avoué. Personnellement, je suis fan de l’ambiance qu’on retrouve au biathlon. Je suis pote avec Martin (ndlr: Fourcade), donc c’est un sport que je suis depuis longtemps.” Et l’engouement n’est apparemment pas près de s’arrêter en France. “Chez les jeunes, la relève est assurée, confirme Simon Fourcade. Aujourd’hui, on a la chance de pouvoir envoyer une équipe différente aux JOJ et aux Championnats du monde juniors de Lenzerheide qui auront lieu à la fin du mois tant nos équipes sont denses.”

Si les spectateurs apprécient de prendre des photos avec Yodli durant les Jeux olympiques de la Jeunesse, ils auront la chance d’applaudir l’élite mondiale dans le stade français dès l’an prochain. La Coupe du monde de ski de fond fera en effet halte aux Tuffes du 5 au 7 février 2021. “Sincèrement, on ne s’attendait pas à un tel succès et on se réjouit déjà de pouvoir poursuivre avec la Coupe du monde, affirme Nicolas Michaud. Le boulot qu’on a fait depuis deux ans paie.”

Le biathlon est devenu le sport d’hiver numéro un en France. (Joel Marklund/OIS)

Place au saut à ski

Par ailleurs, les meilleurs biathlètes français, qui font, pour beaucoup, partie de l’élite mondiale, profitent des installations situées à Prémanon pour parfaire leur préparation. A l’occasion de ces Jeux olympiques de la Jeunesse, Swiss Ski a également établi un partenariat qui permet aux siens de s’entraîner sur les tremplins français durant 20 ans, sans frais. Au final, tout le monde est gagnant et le grand public n’est pas oublié.

Dès samedi, Lausanne 2020 reprend ses quartiers de l’autre côté de la frontière pour les compétitions de combiné nordique ainsi que celles de saut à ski.

Laurent Morel, Les Tuffes