Le vent était déchaîné sur les hauteurs de Rjukan toute la journée durant, mais il en fallait bien plus pour faire vaciller Amélie Wenger-Reymond. Lauréate du grand Globe de cristal il y a un mois, la Valaisanne est devenue mercredi Championne du monde de la classic, épreuve qui ouvrait les Mondiaux norvégiens de télémark. “Je suis vraiment contente de lancer les Championnats du monde de cette manière. Ce n’est jamais évident à gérer des courses d’un jour comme celle-ci surtout après une longue journée d’attente”, lance la skieuse de Thyon qui, toute comme ses concurrentes, a dû attendre plus de quatre heures avant de prendre le départ de la course. Elle termine cette classic avec près de deux secondes d’avance sur sa dauphine, l’Allemande Johanna Holzmann.

Amélie Wenger-Reymond, déjà détentrice de 38 Globes de cristal, cueille une 19e médaille mondiale, la 12e en or, qui viendra orner son impressionnante armoire à trophée. Et lorsque l’on connaît la jeune maman, qui ne quitte sa petite fille que lorsque elle doit réaliser une démonstration sur la piste, nul doute que cette breloque ne sera pas la dernière de ces Championnats du monde. “Je ne vais pas pour autant changer mes habitudes, je vais prendre les courses les unes après les autres”, sourit-elle.

Une première mondiale pour Martina Wyss

Dans le sillage de la championne valaisanne, Martina Wyss s’est parée de la médaille de bronze. La performance est d’autant plus notable pour la Bernoise qu’elle participait à sa toute première course dans un Championnat du monde. “C’était parfait aujourd’hui, j’ai pu skier comme je le souhaitais”, mentionne la skieuse de Lauterbrunnen qui a quitté l’alpin il y a quatre ans pour se lancer dans le télémark, une discipline où elle a remporté son premier succès en Coupe du monde l’hiver dernier à … Rjukan.

En constante progression parmi l’élite du télémark, cette médaille représentait toutefois une petite suprise pour Martina Wyss. “Skier n’a jamais rééellement été un problème, mais je prends souvent des pénalités”, poursuit la Bernoise qui avoue également avoir connu passablement de problèmes avec son épaule cette saison et qui n’a pris part qu’à quatre courses de Coupe du monde ces derniers mois.

Les plus mauvaises places pour Simone Oehrli et Béatrice Zimmermann

Si Amélie Wenger-Reymond et Martina Wyss peuvent sourire, la déception est de mise pour Simone Oehrli et Béatrice Zimmermann qui échouent au pied du podium. “Je suis très contente de mon ski et de ce que j’ai produit après un hiver difficile, mais malheureusement je termine à la pire des places”, grimace la Bernoise Simone Oehrli. De son côté, Béatrice Zimmermann n’a pas compris ce qu’il s’était passé. “Je ne sais pas où j’ai pu perdre du temps, je vais devoir analyser la vidéo”, énonce la Nidwaldienne qui termine à 9 secondes de sa cheffe de file.

Stefan Matter et Bastien Dayer à la faute

Les hommes ont, pour leur part, manqué leur premier rendez-vous mondial. Autant Stefan Matter que Bastien Dayer peuvent se mordre les gants. Les deux hommes sont partis à la faute alors qu’une médaille leur tendait les bras. Stefan Matter, tout d’abord, qui termine 6e malgé une grosse faute à l’entrée du mur final et deux secondes de pénalités. “Je suis arrivé trop direct dans la porte, après cette faute je pouvais oublier la victoire.”

Bastien Dayer se classe à une anecdotique 17e place. Le Valaisan, qui comptait trois secondes (!) d’avance au dernier temps intermédiaire est parti tout droit dans la dernière partie en skating et a manqué une porte avant de revenir la chercher et de terminer sa course en roue libre. “Il faut rester concentré de bout en bout et non pas uniquement sur 63 portes quand le parcours en compte 65”, pestait-il à juste titre à l’issue de la compétition.

Nicolas Michel a renoncé

Les deux jeunes de l’équipe de Suisse Gaëtan Procureur et Romain Beney poursuivent leur apprentissage du haut niveau. Le Vaudois a pris la 23e place, alors que le Valaisan, lui aussi parti à la faute, a fait connaissance avec les filets de sécurité norvégiens. Enfin côté helvétique, le vainqueur du Globe de cristal 2018 Nicolas Michel a renoncé à l’épreuve après s’être fait mal à la cheville en ski libre dimanche. Il espère être rétabli pour le sprint de vendredi.

La victoire chez les hommes est revenue au local Trym Nygaard Loeken qui devance le Slovène Jure Ales et son compatriote Sivert Hole. Jeudi place au Team Event.

Johan Tachet, Rjukan