Cinq descentes et toujours pas de podium chez les messieurs? En Autriche, cela a de quoi déclencher la sonnette d’alarme, surtout à la veille d’un des plus grands rendez-vous de l’hiver: les courses du Hahnenkamm. On fait le point sur cette nouvelle “crise” en vitesse, sur les Kathi slalomeuses et bien plus dans ce nouveau numéro de Servus Österreich.

À la veille du week-end de Kitzbühel, l’état des spécialistes de vitesse inquiète. En cinq courses cet hiver, pas un seul Autrichien n’est monté sur le podium en descente (du jamais vu depuis 1967…) Dernier à critiquer en date: Michael Walchhofer. L’ancien champion du monde de la discipline, désormais patron du comité d’organisation des épreuves de Zauchensee, constate une mauvaise éthique de travail chez les skieurs. “La condition physique fait partie du travail. Si je ne suis pas prêt à faire ça – et ils donnent l’impression qu’ils ne le sont pas – je ne vais pas performer de mon mieux à l’examen si je n’ai pas fait mes devoirs”, a-t-il dit à l’APA.

Vu les sommes que la fédération autrichienne verse pour le ski alpin, les résultats sont insuffisants, a-t-il ajouté, en insistant sur le fait que l’équipe dispose de bons skieurs et de bons entraîneurs. La faute peut-être au système. “Le ski, c’est simple. Mais on peut le rendre très compliqué, et je crois que c’est ce qui nous arrive parfois. Nous perdons la légèreté, le côté joueur.”

Travailler les faiblesses

Ses propos suivent ceux d’un autre ex-champion, Hans Knauss, qui se plaint depuis longtemps du manque de relève dans l’équipe et en a rajouté une couche après la première descente de Wengen, où Otmar Striedinger a fini meilleur Autrichien à la 8e place. “On tourne en rond. Il faudrait travailler là où on est faible, pas juste entraîner ce qu’on sait déjà!”, s’est de nouveau énervé le commentateur de l’ORF.

La présidente de la fédération, Roswitha Stadlober, veut rassurer. “C’est l’image de l’instant. C’est vrai qu’il y a certaines lacunes, mais tout n’est pas à jeter.” Un refrain qu’on entend beaucoup: tout peut changer d’un instant à l’autre, il suffit d’un bon résultat pour que l’équipe retrouve l’étincelle. L’entraîneur des messieurs Marko Pfeifer a aussi appelé au calme. Si les Autrichiens n’avaient que quatre skieurs au départ samedi (ils en ont droit à huit), c’était aussi dû à des athlètes malades ou blessés. Et si un premier podium se fait attendre, chacune des 5 descentes cette saison s’est tout de même soldée par un top 10, avec deux 5e place pour Vincent Kriechmayr.

À Kitzbühel, les Autrichiens veulent revenir plus forts. Un contingent de nouveaux venus, fort de bonnes performances en Coupe d’Europe, a rejoint les vétérans lors des premiers entraînements sur la Streif, dont Vincent Wieser, Stefan Rieser et Manuel Traninger. Stefan Eichberger, 34e du 2e entraînement, a ainsi été sélectionné et disputera sa première course de Coupe du monde vendredi. Verra-t-on le come-back tant attendu ce week-end aux courses du Hahnenkamm? Affaire à suivre….


En vrac…

Quiconque suit le ski alpin féminin s’est probablement rendu compte que l’équipe autrichienne de slalom est actuellement composée presque entièrement de Katharina. Au point où même les commentateurs de l’ORF s’emmêlent souvent les pinceaux (il n’y qu’un pas de Katharina Huber à Katharina Gallhuber). Surtout que les quatres skieuses figurent toutes parmi les 15 meilleures slalomeuses en Coupe du monde actuellement. La Kleine Zeitung s’est penchée sur la question et a déniché leurs surnoms pour faciliter les choses. Katharina Truppe est “Truppi” et Katharina Liensberger est “Liensi”, suivant l’habitude autrichienne de créer des surnoms à partir du nom de famille. Katharina Huber se serait toutefois opposée à devenir Hubi ou Hubsi et a ainsi eu droit au classique “Kathi”. Katharina Gallhuber serait “Kelly” (pas d’explication). Maintenant, sauriez-vous les reconnaître si on vous montre des photos?

KitzActu: une somme record sera attribuée cette année aux gagnants des courses du Hahnenkamm. Au total, 1’000’500 euros seront distribués aux 30 meilleurs skieurs des trois courses. Le gagnant recevra 100’000 euros, le 2e 50’000 et le 3e 25’000, jusqu’au 30e qui obtiendra 2000 euros. C’est la première fois que toutes les courses seront primées équitablement: l’an dernier encore, les 45 meilleurs skieurs des deux descentes étaient récompensés, tandis que seulement les 30 meilleurs du slalom recevaient un chèque. Les primes ont explosé ces dernières années: de 550’000 euros en 2019, elles sont passées à 725’000 euros en 2020 avant d’atteindre 1 million en 2021.

KitzActu II: Johannes Strolz ne prendra pas le départ des descentes à Kitzbühel, préférant se concentrer sur le slalom de dimanche et celui de Schladming mercredi prochain. Le champion olympique de Pékin s’est lancé dans la discipline cette saison, finissant 38e à Wengen, et a brièvement envisagé de faire un des entraînements pour se familiariser avec la Streif. Mais il en a finalement décidé autrement. “Les deux prochaines semaines seront très intensives, je veux me préparer tranquillement pour les deux slaloms à domicile”, a-t-il expliqué.

Soulagement pour Nadine Fest. L’Autrichienne qui avait été héliportée après une sérieuse chute lors du super-G à Zauchensee vendredi, souffre d’une fracture au niveau de l’épaule et d’une grave contusion à la hanche, et doit encore subir quelques examens cette semaine, selon la Kronen Zeitung. Mais pas de blessures à la jambe comme elle l’a d’abord cru. La gagnante du classement général en Coupe d’Europe compte reprendre l’entraînement bientôt et vise un retour en Coupe du monde à Cortina d’Ampezzo dans deux semaines.

Sim Sim Wissgott, Vienne