Victime d’une chute à l’entraînement jeudi, deux jours avant l’épreuve, Lara Casanova a dû batailler contre la douleur autant que face à ses adversaires sur la piste et aux conditions peu évidentes sous la neige et le brouillard de Veysonnaz (VS). « J’avais déjà des contusions aux deux chevilles et là je me suis encore fait mal au dos et à la hanche, a expliqué la jeune femme au terme de ses courses. Ça s’est bien passé en quart de finale, mais dans les séries suivantes les douleurs étaient tellement fortes que j’en avais les larmes aux yeux. J’étais déjà surprise d’être parvenue à me qualifier hier (ndlr: vendredi), parce que c’était déjà difficile. »
Ça n’a pas empêché Lara Casanova de s’accrocher et d’atteindre la petite finale. La Saint-Galloise renonce toutefois à s’aligner dimanche dans l’épreuve par équipes. « Il est temps que ma saison s’arrête, même si j’en suis très satisfaite. Le but était de faire toutes les courses en Coupe d’Europe, et voilà que je me retrouve à disputer la Coupe du monde! »
La victoire dans l’épreuve valaisanne et le globe de cristal du classement général sont revenus à Michela Moioli, championne olympique à PyeongChang et auteure d’une fin de saison parfaite. L’Italienne a battu une armada française composée de Chloé Trespeuch, Manon Petit-Lenoir et Nelly Moenne-Loccoz. Outre Lara Casanova, deux Suissesses s’étaient qualifiées vendredi pour les finales. Leurs parcours se sont arrêtés au stade des quarts de finale. Simona Meiler a terminé 13e alors que Sandra Gerber finit 22e.
La déception de Pierre Vaultier
La bataille a également fait rage dans les finales masculines. Prêt à faire parler la poudre, le Français Pierre Vaultier a vécu une déception sur la piste de Veysonnaz. Le champion olympique, spécialiste des remontées fantastiques, a été victime d’une chute lors des quarts de finale, alors qu’il semblait bien placé pour se qualifier pour la prochaine série.
« La stratégie était en place, j’étais inarrêtable, a pesté le Briançonnais dans l’aire d’arrivée. J’étais au milieu de la piste, un peu derrière Alex Pullin, qui était en tête, et au bout de la ligne droite j’ai commencé à doubler tout le monde comme un avion. J’ai perdu un peu de terrain en passant par de la neige poudreuse, mais j’étais toujours bien et prêt à reprendre du terrain. » Sauf que l’Américain Jake Vedder est passé par là dans le virage à gauche au bout de la ligne. « Je n’ai pas compris ce qu’il a fait. Il m’a coupé devant la planche et nous sommes tombés. Il s’est tout de suite excusé, je ne lui en veux pas. Il pensait sans doute avoir plus de place. »
Même si Pierre Vaultier a pu soulever le globe de cristal déjà remporté au terme de la manche précédente de Coupe du monde à Moscou, le trentenaire a eu de la peine à digérer son échec du jour et sa 17e place. « Ça pique un peu, quand même », a confié le rider de 30 ans. « Je pense qu’il va bien me falloir une journée pour digérer ça. Je ne suis pas content du tout, même si ça n’efface pas le reste de la saison. On aime toujours venir à Veysonnaz mais les courses étaient compliquées ici avec ces conditions météo. Cette neige a provoqué pas mal de changements de vitesse, ainsi que de nombreux changements de lignes, on était un peu tous les uns sur les autres. On allait vite au départ et tout d’un coup on se retrouvait scotchés. » Le Français terminera sa saison le week-end du 31 mars et du 1er avril prochains à Peyragudes, où se disputeront les championnats nationaux et où il se rendra sans grand enthousiasme.
Kalle Koblet proche de la finale
L’Américain Nate Holland a profité de cette redistribution des cartes, qui a aussi bouté Alessandro Hämmerle et Alex Pullin hors de la course au podium. Nate Holland a devancé son compatriote Mick Dierdorff et l’Espagnol Lucas Eguibar. Côté suisse, c’est Kalle Koblet (12e) qui a réussi la meilleure performance du jour. Le champion du monde junior n’a manqué la grande finale que pour une place en demi-finale. « Avec ma corpulence, j’affectionne ce genre de tracé où on peut prendre beaucoup de vitesse et où il y a de la place pour dépasser. J’aurais bien aimé battre mon meilleur classement en Coupe du monde (ndlr: un 8e rang à Felsberg, en Allemagne, au début du mois de février), mais il me manquait un peu de vitesse sur la fin. »
James Kleinert, Veysonnaz