Si tout ne s’est pas passé comme espéré dans le camp suisse en Savoie, l’équipe se consolera avec les honorables résultats de Loïc Meillard et de Daniel Yule. Ramon Zenhäusern, Luca Aerni et Tanguy Nef ont eux montré que le niveau de ski était bien là. Réactions.

Loïc Meillard (7e): “A Levi, j’avais montré que je pouvais être rapide mais je n’avais pas été constant sur les deux manches. Etre dans le top 7 à Val d’Isère, malgré une grosse faute en première manche, démontre que mon ski est bien en place.

Sur les deux géants depuis le début de la saison, il y a six personnes différentes sur le podium. C’est aussi le cas avec les deux slaloms. C’est la preuve d’une grande densité, avec de nombreux skieurs capables de venir tout devant. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. La constance devient cruciale de haut en bas, sur deux manches. On ne peut jamais se laisser endormir. Alexis Pinturault a sorti deux manches hyper solides. Il ne bronche pas une oreille en course. Sur une piste comme aujourd’hui, c’est la clé du succès.”

Daniel Yule (10e): “Aujourd’hui, les deux fois où j’ai passé la ligne d’arrivée, je me suis dit: ça fait du bien quand ça s’arrête. Malgré ça, je suis 10e, ça fait des bons points. Je crois que ça fait longtemps que je n’ai pas eu aussi mauvais feeling dans un slalom en course et je finis «qu’à» huit dixièmes du podium. Tout n’est pas à jeter. Mais c’était la confirmation que je rame sur ces tracés tournants avec peu de vitesse. J’ai encore beaucoup de boulot. Maintenant, je sais sur quoi il faut travailler, mais d’un autre côté, je m’en réjouis pas trop car je ne prends pas de plaisir, et c’est désagréable. Mais voilà, si on veut être les meilleurs et réussir à se battre à toutes les courses, il faut réussir à passer par là. Je vais devoir me taper la tête contre le mur quelques fois à l’entraînement.

On se frottait les mains en sachant qu’Hirscher n’était plus là, mais y en a quand même toujours d’autres. Alexis (Pinturault) et Henrik (Kristoffersen) sont incroyables. En slalom actuellement, si on ne fait pas deux manches au meilleur niveau, on n’est pas sur le podium. On l’a vu avec Ramon (Zenhäusern). Il aurait pu assurer pour passer l’arrivée, mais il n’aurait pas été sur le podium. Il faut prendre des risques. Des fois ça passe, des fois ça casse. On voit comme ça tourne vite. A Levi, Alexis ne prend pas la qualification sans faire de faute et aujourd’hui, il nous atomise tous. J’espère pour moi que la roue va tourner.”

Luca Aerni (27e): “En première manche, la neige était très agressive et ça changeait de porte en porte. En 2e, j’ai changé de skis et je me sentais beaucoup mieux. Mais je commets une faute et ça coûte cher. Pour la confiance, ça reste positif. J’avance pas à pas. Parfois, c’est un pas en arrière, mais je continue à travailler.

Si je me prépare particulièrement pour le mois de janvier, qui va être très chargé pour moi? Oui, à Noël je vais faire un petit bloc de condition physique. A Bormio, je vais juste participer à un entraînement et à la course (le combiné). Le but, c’est de rester frais pour janvier.”

Ramon Zenhäusern (sorti en 2e manche): “C’est dommage, les sensations étaient au rendez-vous. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je me devais d’attaquer, je n’ai pas pris le départ de cette seconde manche pour terminer à la 4e place, comme c’est déjà arrivé trop souvent. Désormais, je veux monter sur le podium. 

Bien sûr, je peux aussi en tirer du positif. Je démontre que je peux être rapide partout, même sur des pistes qui ne me conviennent pas forcément. Je suis sur le bon chemin. Il ne me manque plus qu’un peu de réussite.”

Tanguy Nef (sorti en 1re manche): “Je n’ai pas réussi à faire un virage sur cette manche. La faute sur le bas, c’est un détail. Avec ce que j’avais fait jusque-là, je ne méritais même pas d’être en deuxième manche. Je n’ai pas réussi à me libérer. J’ai vraiment galéré, même si ça allait un peu mieux en milieu de parcours. C’était aussi ma première sur la Face. Cela me servira pour l’avenir. 

Partir quelques jours au Canada pour les courses de Coupe Nor-Am, ça me fera du bien pour la tête. J’espère retrouver cet esprit de gagne qu’on perd vite. En Coupe du monde, c’est un milieu hyper compétitif et ça sera aussi intéressant pour moi de voir une autre ambiance.”

Laurent Morel, Val d’Isère