Une 4e place n’est pas souvent réjouissante pour Fanny Smith. Il faut dire qu’en 125 départs de Coupe du monde, la Villardoue est montée sur 64 podiums et a donc plus souvent connu les joies de la cérémonie protocolaire que l’inverse. Pourtant, son 4e rang obtenu lors de la première course de la saison n’avait rien d’une déception pour la Vaudoise, plutôt satisfaite d’avoir eu de bonnes sensations sur son nouveau matériel. Elle a d’ailleurs poussé un puissant cri pour féliciter sa compatriote Talina Gantenbein (3e) – “J’ai la voix qui porte, il faut en profiter” -, avant de se confier.

Fanny Smith, que retenez-vous de cette première course?

On est sur la bonne voie, je me sens bien! On est dans la bataille, ça fait plaisir. Mais il reste encore du travail, quelques ajustements. Il va falloir continuer de montrer les dents lors des prochaines courses. Tactiquement, je dois être un petit peu plus agressive. J’espère évidemment pouvoir me battre tout devant.

Certains aspects de votre ski sont-ils particulièrement positifs?

Je suis super contente avec mes départs qui sont top. Ensuite, il y a une bonne partie de glisse ici qui ne m’avantage pas vraiment avec mon petit gabarit. Mais mon début de saison et mon niveau son bien meilleurs qu’il y a un an, mes qualifications se passent mieux (ndlr: 2e et 3e). Cette fois, ma préparation s’est bien déroulée, même si j’étais plutôt contente que la première étape de la saison aux Deux Alpes (ndlr: les 4 et 5 novembre) soit annulée car elle arrivait trop tôt. Il y a eu beaucoup de changements à intégrer.

Justement, comment se passe ce changement de matériel (ndlr: elle est passée de Stöckli à Völkl)?

C’est important de prouver que ces nouveaux skis fonctionnent bien. Je ne suis pas totalement dans l’inconnue puisque je portais déjà des chaussures du groupe en question. Mais ça fait plaisir de voir qu’on est dans le juste. On a énormément travaillé au cours des derniers mois, notamment cet été en Amérique du Sud (ndlr: elle a skié en Argentine et au Chili durant plusieurs semaines) et il faudra encore s’améliorer. Je dois être patiente car un tel changement nécessite beaucoup de temps. J’avais besoin d’un nouveau challenge et celui-ci est vraiment intéressant.

Il y a également eu passablement de changements au sein du staff technique. Une bonne chose?

On a connu énormément de succès auparavant mais c’est vrai que c’est intéressant de se renouveler. Tout n’est pas non plus totalement bousculé. Personnellement, je bénéficie d’un nouveau préparateur physique (ndlr: Joachim Staub). J’avais besoin d’un nouveau souffle, d’une nouvelle motivation. L’entraîneur en chef est désormais Enrico (Vetsch) tandis que son prédécesseur (Ralph Pfäffli) a pris la direction de la section vitesse (ski et snowboardcross et snowboard alpin, désormais séparés du freestyle). On a également la chance de pouvoir compter sur les anciens skieurs Jean-Frédéric Chapuis (champion olympique en 2014) et Stephan Thanei, à la place notamment du champion olympique 2010 Mike Schmidt. C’est un vrai plus, ils apportent une nouvelle vision.

Vous n’avez toujours pas reçu votre médaille de bronze olympique…

Non et c’est vrai que ça reste un sujet sensible. Les procédures administratives sont toujours en cours. Oui, j’ai gagné en appel et on ne va pas m’enlever cette troisième place. Mais je n’ai toujours pas ma médaille et c’est sûr qu’il y a un goût d’inachevé pour le moment. Alors oui, je vais de l’avant mais il y a toujours une part de moi qui est perturbée.

Après Val Thorens, place à Arosa. Heureuse de concourir à nouveau en Suisse?

Oui, complètement, je me réjouis. C’est une ambiance fantastique et l’énergie du public va me porter. En plus, c’est un événement sprint, lors duquel la glisse fait moins la différence. Tout est réuni pour que ce soit génial.

Laurent Morel, Val Thorens