La saison a beau être terminée, l’équipe de ski autrichienne continue de faire les titres des journaux. En l’occurrence, les critiques de certaines skieuses envers leur entraîneur, faisant état d’un comportement « dégradant et humiliant ». Un nouveau directeur alpin doit aussi donner un nouvel essor à l’équipe. On fait le point dans ce numéro de Servus Österreich!

Ce qui a commencé comme une boule de neige s’est vite transformé en avalanche. Les critiques contre l’entraîneur en chef des Autrichiennes Roland Assinger fusent depuis quelques semaines. Malgré le succès des skieuses aux Mondiaux de Saalbach, ses jours au sein de l’équipe pourraient être comptés.

Tout a commencé aux finales de Sun Valley le mois dernier, lorsque Stephanie Brunner s’est plainte de conditions d’entraînement inadéquates pour expliquer son manque de forme cet hiver. Tamara Tippler, en annonçant sa retraite, a noté le manque d’intérêt et de soutien de la part de l’entraîneur lorsqu’elle a tenté un retour à la compétition cette saison après être devenue maman. Mais les choses ont pris de l’ampleur lorsque la championne du monde de super-G Stephanie Venier s’est jointe aux critiques, détaillant des problèmes de communication, des règles trop strictes et incompréhensibles, et un ton parfois aggressif de la part de l’entraîneur. D’autres skieuses auraient décrit un comportement « dégradant et humiliant », selon l’ORF.

Les critiques ne sont apparemment pas nouvelles: plusieurs skieuses se seraient déjà plaintes auprès des responsables de Ski Austria durant la saison et pendant les Championnats du monde à Saalbach en février. Mais tandis que les critiques fusent d’une part, d’autres skieuses, dont Conny Hütter, Mirjam Puchner, Ariane Rädler et l’ancienne championne du monde Nicole Schmidhofer, se sont rangées cette semaine du côté de Roland Assinger. « Tout le monde ne supporte peut-être pas sa franchise », a expliqué Nicole Schmidhofer, en le décrivant comme « un entraîneur exigeant qui veut le meilleur pour les athlètes ».

À la recherche d’une solution

Les accusations faisant les titres des journaux depuis quelques semaines, Ski Austria a en tout cas promis d’aller jusqu’au fond de cette affaire et a entamé des discussions avec les skieuses. Le directeur sportif Mario Stecher ne rejette pas l’idée de se séparer de l’entraîneur, qui a repris l’équipe des dames en 2023 après trois ans au gymnase sportif de Davos. Une décision sur son avenir pourrait tomber dans la semaine qui vient. Mais le débat a aussi déclenché une plus grande remise en question au sein de Ski Austria sur les méthodes de travail et l’esprit d’équipe alors que le ski alpin autrichien peine depuis plusieurs saisons.

Un nouveau directeur alpin, Christian Mitter, revenu de Norvège où il a entraîné Henrik Kristoffersen, Atle Lie McGrath et Cie. pendant trois ans, doit contribuer à un renouveau. Lui-même entraîneur des dames avant Roland Assinger, il remplace Herbert Mandl, qui va développer l’académie de Ski Austria à St. Christoph am Arlberg dans l’espoir de former une relève autrichienne qui se fait désespérément attendre.


En vrac

  • Ce n’est pas que dans le ski alpin qu’on voit un va-et-vient en cette fin de saison. L’entraîneur de l’équipe féminine de saut à ski Bernhard Metzler a décidé de se retirer après deux ans. La fédération cherche encore un remplaçant. En combiné nordique, Florian Schabereiter reprend l’équipe féminine après le départ de Willi Denifl. Les biathlètes autrichiens peuvent quant à eux se réjouir de la nomination du quadruple médaillé olympique Christoph Sumann comme nouveau directeur sportif pour leur donner de l’élan à un an des Jeux olympiques.

  • Prochain succès pour Van Deer. En attendant de pouvoir – peut-être – revenir à la compétition, Marcel Hirscher a fait un nouveau pas en avant avec sa marque de ski. Trois ans après sa création, Van Deer-Red Bull Sports a été incorporé dans le « Austria Ski Pool », lui permettant dorénavant d’équiper les skieurs autrichiens, ce qui n’était jusqu’à présent pas possible. Seulement des skieurs des cadres B et C seront concernés dans un premier temps, mais Van Deer-Red Bull Sports va aussi commencer à équiper des spécialistes de vitesse et non plus seulement les techniciens. Le blessé Max Franz, entre autres, a maintenant rejoint la marque.
  • Ah oui, et au cas où certains se posaient encore la question, l’ancien champion norvégien de ski de fond Petter Northug ne fêtera pas son comeback sous les couleurs de l’Autriche. La fédération autrichienne a rejeté sa demande, préférant développer ses propres skieurs. Le controversé champion vise un retour à la compétition à 39 ans et avait entre autres tenté sa chance avec le Liechtenstein, ne pouvant se qualifier pour l’illustre équipe de Norvège.

Sim Sim Wissgott, Vienne