À 20 ans, Denis Corthay s’avance aux Championnats du monde juniors des Portes du Soleil avec une certaine expérience. Le Bagnard n’est plus un novice après avoir goûté à l’événement l’hiver dernier à Sankt Anton. « Je sais désormais à quoi m’attendre. Au niveau de ma carrière, c’est l’événement le plus important auquel on peut participer. C’est filmé, il y a un certain engouement », mentionne le Valaisan qui a marqué d’une croix rouge cette semaine dans les Alpes françaises. « Ces Mondiaux sont mon objectif de la saison. »
C’est à Châtel, juste à côté de la frontière valaisanne, que Denis Corthay part à la chasse aux métaux. Il sera un candidat sérieux lors de la descente mardi et du super-G mercredi. « J’aimerais faire une médaille », assure l’athlète qui sera également aligné en géant, plus tard dans la semaine. Le tracé aura son importance pour le skieur à la technique fine qui n’apprécie guère les grands boulevards plats qu’il a pu rencontrer la semaine dernière en Coupe d’Europe à Tarvisio et qui favorisaient les glisseurs. « J’aime les pistes engagées, variées, comme la Pasay à Bruson », se marre-t-il en se rappelant avoir skié à Châtel il y a trois ans en course FIS et que la piste lui plaisait.
Un statut de champion de Suisse de super-G à défendre
C’est d’ailleurs avec un certain statut que le talentueux skieur valaisan va aborder ces joutes, celui de champion de Suisse en titre de super-G. Un succès acquis sur ses terres à Verbier en mars dernier devant Stefan Rogentin et Franjo von Allmen, pour ce qui était le plus beau jour de sa jeune carrière. Pas de quoi mettre de la pression sur Denis Corthay cependant. « Ça me montre que j’ai les capacités pour être performant, mais il ne faut pas oublier que les gars de Coupe du monde viennent aux Championnats de Suisse pour le plaisir, sans forcément skier à fond. Je me mets davantage de pression avec les résultats en Coupe d’Europe. »
Après avoir explosé l’hiver dernier dans l’antichambre de l’élite avec notamment une 4e place à Garmisch-Partenkirchen en super-G, le Bagnard cherche encore la bonne formule lors de cette première moitié de saison. « Je n’arrive pas encore à reproduire le ski que je souhaiterais en super-G, il y a toujours une petite faute », poursuit-il en analysant son début d’hiver en Coupe d’Europe. « Mais je suis content de mon début de saison. En descente, je me rapproche des trente et je suis deux fois dans les quinze en super-G, les résultats sont là. »
C’est d’ailleurs en super-G qu’il possède de grandes attentes cette semaine en France. Soutenu par son fan’s club qui fera le déplacement, croire à une médaille mondiale n’a rien d’utopique pour Denis Corthay.
Johan Tachet