Alexis Monney a réalisé une course sensationnelle sur la mythique Streif. Sur cette course mythique, convoitées par les meilleurs athlètes de la planète, le Fribourgeois a réalisé la meilleure performance de sa carrière pour aller chercher le 8e rang. Une performance folle qui le place à seulement 31 centièmes de la troisième place de l’Italien Dominik Paris. Et pourtant, ces derniers jours, le skieur de la Veveyse n’avait pas d’excellentes sensations sur ce tracé. Mais petit à petit, centimètre par centimètre, il a grignoté de la confiance pour réussir une prestation XXL.

Alexis Monney, on imagine qu’il y a beaucoup de joie en ce moment?

C’est toujours cool de passer la ligne devant autant de spectateurs en étant classé dans les dix. Du coup, c’était incroyable. J’ai fait une manche hyper solide et je suis vraiment content de ce que j’ai fait.

Qu’est-ce que cela représente de réaliser sa meilleure performance à Kitzbühel?

C’est assez fou. Ça a toujours été la course que je voulais gagner. Faire dans les dix ici, c’est incroyable.

Comment expliquez-vous que votre performance a été bien meilleure que la veille (ndlr: 20e)?

La météo était égale pour tout le monde, cela aide un petit peu, ça donne une course plus équitable. Ensuite, j’ai très bien skié toute la partie basse. Je suis très content. J’ai essayé d’améliorer les choses qui n’étaient pas au top hier. En haut, je pense que je perds pas mal de temps car je n’ai pas très bien skié, mais c’est anecdotique aujourd’hui.

Vous nous aviez dit que vous manquiez de confiance hier. Qu’est-ce qui a fondamentalement changé?

Après les deux entraînements, j’ai fait quand même montré du ski solide hier, mais il me manquait un peu de confiance pour aller gagner quelques dixièmes par ci et par là. Aujourd’hui, j’ai réussi à construire sur le bon ski de la veille et me faire davantage confiance.

L’analyse vidéo d’après course vous a-t-elle aussi aidé?

Je ne sais pas (rires). Mais c’est vrai que les éléments que je voulais améliorer, j’ai réussi à les retranscrire sur la piste. Comme les petites lignes à changer. Hier, j’avais notamment manqué de vitesse depuis la fin du chemin. En bas, aujourd’hui, je n’ai presque pas perdu de temps et je suis content d’être parvenu à rivaliser avec les meilleurs sur certains passages.

Avant de vous élancer, étiez-vous au courant des gros écarts?

J’ai vu Marco (Odermatt) en partant de l’hôtel arriver avec presque une seconde d’avance. Dans la cabine, j’ai regardé la manche de Cyprien (Sarrazin) car je savais qu’il était devant avec presque une seconde aussi. J’ai vu que les écarts étaient monstrueux. Mais je me suis douté que des gens allaient s’intercaler.

On le ressent sur la piste, cette sensation de rapidité, que l’on a le top 10 dans les jambes?

Pas vraiment. Des fois, je me dis que je réalise du très bon ski et ce n’est pas très rapide. Et là, je ne m’attendais à rien en passant la ligne. Je savais que je m’étais fait plaisir, que j’avais pu faire ce que je souhaitais. Et cela a bien marché.

Marco Odermatt vous a félicité, vous avez eu droit à l’accolade à Cyprien Sarrazin. Qu’est-ce que cela représente?

J’ai dit à Cyprien: “C’est ce que l’on appelle être le roi de Kitzbühel” au vue de sa course. Lui m’a dit que j’avais bien skié (rires) Mais on a tous du respect les uns pour les autres. C’est vraiment cool de faire partie de cette famille

Quel bilan tirez-vous de ce week-end?

Il est top. Je suis deux fois dans les points. Je ne vais pas me plaindre d’un top 30, et là c’est un top 20 et un top 10. Je suis très content.

Sim Sim Wissgott, Kitzbühel / Johan Tachet