En début de semaine, Celia Petrig ne savait pas encore si elle allait oser s’élancer sur les imposantes bosses du park de Laax. Finalement, la rideuse de Hoch-Ybrig a pris son courage à deux boots et s’est sentie de plus en plus à l’aise sur le parcours de slopestyle grison. Qualifiée pour la première finale de sa carrière en Coupe du monde, elle a encore créé la surprise en décrochant la 2e place, juste derrière la Norvégienne Silje Norendal. Le tout au terme d’un run abouti et fluide.

Ce résultat est d’autant plus surprenant que Celia Petrig avait décidé de mettre la compétition entre parenthèse depuis près de trois ans, quittant les cadres de Swiss Snowboard. Si elle a disputé quelques épreuves ici et là, elle préférait se concentrer sur son bonheur personnel. “Désormais, je tourne passablement de vidéos et je suis entraîneur pour les enfants”, décrit-elle.

Hors des cadres de Swiss Snowboard

A Laax, la Schwytzoise a simplement demandé s’il y avait une place pour elle. On lui a répondu par la positive. Avec le succès qu’on connaît… Et toujours cette décontraction quasiment indécente. Le sourire jusqu’au oreilles, elle ne réalisait pas dans l’aire d’arrivée. “Je ne m’attendais pas du tout à ça, c’est une immense surprise pour moi, a affirmé l’athlète de 23 ans dans un mélange entre le français, l’anglais et l’allemand. Aujourd’hui, tout était parfait. J’ai pris beaucoup de plaisir. La météo était juste impeccable.”

Car au-delà du résultat, c’est le fait de snowboarder qui lui donne du plaisir. “La saison est incroyable jusqu’ici avec beaucoup de neige, de bonne neige, j’ai pu bien rider tous les jours, sourit-elle ainsi. Pour la compétition, je ne ressentais aucune pression et je voulais juste profiter. C’est comme ça que fonctionne le snowboard de toute façon.”

Dans la Mecque du snowboard, Celia Petrig a malgré elle certainement composté son ticket pour les Championnats du monde de Park City, ce à quoi elle ne veut pas trop penser. “Je vais probablement à Seiseralm (ITA) la semaine prochaine pour une nouvelle étape de Coupe du monde, précise-t-elle. Je n’étais pas censée courir dans l’élite, mais maintenant, ça va être le cas. On verra bien où ça me mène.” Si la 3e des Mondiaux juniors 2012 et 2013 continue à ce rythme, elle pourrait se retrouver tout proche des sommets.

Laurent Morel, Laax