Quel message veut montrer Lausanne à travers les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ)?

D’abord, beaucoup d’enthousiasme. On se réjouit énormément de cet événement, qui est aussi une manière de donner du sens à notre titre de Capitale olympique. C’est un élément important de l’image de la ville et de son histoire. C’est l’occasion de concrétiser cet engagement avec un beau projet, qui est calibré pour Lausanne et qui porte des valeurs auxquelles on adhère telles que la jeunesse, le sport et le développement durable.

C’est aussi l’opportunité de réaliser des infrastructures nécessaires et utiles bien au-delà de ces Jeux. On a vraiment besoin de la nouvelle patinoire de Malley par exemple. On le voit avec le LHC. On a du public, un club qui fonctionne bien. La piscine olympique est un équipement que l’ensemble de la région attend depuis longtemps. Le manque était flagrant. On peut aussi citer le Vortex, même s’il n’est pas à Lausanne même. Là aussi, il va répondre à des besoins, en mettant à disposition des logements pour étudiants après les JOJ. Lausanne est une place de formation qui s’est beaucoup développée et elle doit pouvoir proposer des logements adaptés. L’organisation des JOJ a vraiment une cohérence en tant que telle. Ce sera à la fois une fête, une l’occasion de célébrer le sport tout en laissant un héritage avec des infrastructures qui seront utiles à la ville dans le futur.

Ces infrastructures finalement, elles n’ont pas vraiment été créées pour les JOJ, mais ceux-ci ont peut-être servi comme accélérateur.

Indéniablement. C’est vrai que le projet Métamorphose dans lequel figure la construction du stade de football, la piscine et la patinoire est un projet indépendant des JOJ. Mais ils ont fixé une date, une échéance. Pour les grands chantiers, c’est un moteur extrêmement important. La patinoire et le Vortex n’auraient pas été prêts cette année sans les JOJ. C’est vrai également pour des installations hors de Lausanne.

Que pensez-vous du format des Jeux olympiques de la Jeunesse?

C’est un laboratoire intéressant sur la manière dont les Jeux doivent évoluer au cours des prochaines années. Cela s’inscrit dans l’Agenda 2020 du CIO, qui veut faire évoluer ses événements vers des Jeux durables en revenant aux fondamentaux, qui sont aussi les jeunes athlètes. 

Concrètement, quels bénéfices compte retirer Lausanne de ces JOJ?

Outre les infrastructures, c’est quelque chose de très bénéfique pour l’image de la ville. C’est pareil avec l’organisation d’événements sportifs d’envergures tels que les Championnats du monde de triathlon en 2019, les Mondiaux de hockey en 2020, la Fête fédérale de gymnastique en 2025. Cela participe également au dynamisme de la ville et montre bien l’envie que l’on a de faire un lien permanent entre la pratique sportive, l’accès de chacune et chacun à l’activité physique à faire du sport en ville, le soutien que l’on apporte aux clubs, notre aide également aux sports urbains et les grands événements. On va également profiter de ces Jeux pour faire une grande fête en ville, avec le programme Lausanne en Jeux! C’est important de souligner qu’il s’agit d’un événement qui propose plus de 300 activités en alliant sport et culture. 

Dans quelle mesure la Ville est impliquée dans l’organisation?

On est impliqués à double titre. Trois conseillers municipaux siègent au sein du comité d’organisation, avec trois conseillers d’Etat d’ailleurs. Par ailleurs, on est directement impliqués dans Lausanne en Jeux!

La plupart des compétitions se dérouleront hors de la commune de Lausanne. Comment gérez-vous cette situation?

D’abord, il faut rappeler que toutes les compétitions de glace sont à Lausanne, ou dans le Grand Lausanne. Après, le but était aussi de s’appuyer sur des infrastructures qui existent. On ne va pas faire du ski sur le territoire lausannois, c’est logique. De ce point de vue-là, le projet est cohérent. Cette candidature, c’est celle d’une ville mais aussi celle d’un canton, d’un pays et même de la France avec les Tuffes. Cette dimension régionale fait sens. C’est aussi l’occasion de mettre en avant l’une de nos forces en Suisse, celle de notre réseau de transports publics, extrêmement performant. On va pouvoir s’appuyer là-dessus pour le déplacement à la fois des athlètes mais également du public. 

Ce rôle de meneur, ça vous plaît?

On le prend avec plaisir. Mais on n’est pas tout seul. Le canton est également très impliqué. Financièrement, la contribution a d’ailleurs été partagée à parts égales entre le Canton et la Ville. On conduit ce projet ensemble. C’est de toute façon une nécessité en Suisse.

Peut-on imaginer, dans quelques années et selon l’évolution qu’ils prennent, avoir de vrais Jeux olympiques à Lausanne?

On verra (sourire). On va prendre les choses les unes après les autres. Pour des Jeux olympiques, il faut une adhésion très large, c’est d’une autre nature. C’est aussi un projet national. Ce n’est pas la question aujourd’hui. On est complètement engagés dans les JOJ, avec l’envie de réussir ce projet-là. Si ça peut redonner envie au pays d’organiser des Jeux olympiques plus tard, tant mieux, mais ce n’est pas dans ce but que cette candidature a été conçue.

Laurent Morel, Lausanne