Acclamé par une foule en délire dans l’aire d’arrivée de Wengen, Arnaud Boisset pouvait jubiler ce jeudi. Pour ce qui n’était que son 5e départ en Coupe du monde, le Valaisan est entré pour la première fois dans le top 15 (14e). Faisant fi de son dossard élevé (le 33), il a parfaitement su déjouer les pièges du Lauberhorn en faisant parler ses qualités techniques pour marquer des points pour la quatrième fois en cinq courses et prouver s’il le fallait encore qu’il avait sa place dans la cour des grands. C’est évidemment avec la banane qu’il s’est confié quelques minutes après son exploit.

Arnaud Boisset, comment vivez-vous ces instants après cette nouvelle performance de choix?

C’est extraordinaire, tout simplement! Il y a des émotions très positives, c’est génial pour moi et je savoure beaucoup. Vivre de tels moments est unique dans une vie. Je ne pouvais pas rêver mieux que de réussir mon premier top 15 devant le public suisse.

Si on vous avait dit il y a un an que vous alliez vous retrouver ici aujourd’hui alors que vous n’aviez pas encore entamé votre fabuleuse ascension vers les sommets, vous y auriez cru?

Non, vraiment pas. L’an passé, ça allait mieux à la fin du mois de janvier, mais avant, c’était compliqué. Mais c’est la beauté du sport, de s’accrocher, de passer par des échecs et des réussites. Au bout d’un moment, ça peut payer.

Comment avez-vous vécu cette première sur le Lauberhorn en course?

C’était vraiment trop bien. Il y a beaucoup de monde, de Suisses, et c’est d’ailleurs la première fois que je dois même un peu me protéger du public. Mon fans club est là, il sont 150 à avoir fait le déplacement après s’être levés tôt. C’est énorme. C’est beaucoup d’émotion, je suis super content d’avoir pu livrer une belle performance.

Surtout donc à Wengen, sur le Lauberhorn.

Clairement, c’est une piste mythique, Gamin, je manquais les courses à la télévision pour rien au monde. Et là, c’est moi qui suis au départ, c’est trop bien. Passer dans la Tête de Chien, savourer, c’est fou et vraiment il y a beaucoup d’émotions positives.

Ça donne envie d’en vivre d’autres?

Bien sûr! Le succès est une petite drogue, on devient vite accro à cette effervescence du public. Quand on passe la ligne, on oublie toutes les souffrances de l’été et ça donne envie de recommencer.

Dès demain pour la descente?

Je ne garantis pas un top 15 mais je ferai de mon mieux. Car c’est encore différent avec les skis de descente,. C’est un peu plus compliqué pour moi en ce moment. Faire 2’30″ avec des skis de descente que je dompte un peu moins bien, je ne sais pas ce que ça peut donner.

Laurent Morel, Wengen