Pour la première fois de sa carrière, Lara Gut-Behrami se présentera mercredi dans le portillon de départ du super-G des Championnats du monde avec l’étiquette de tenante du titre. Deux ans après ses premiers succès planétaires à Cortina d’Ampezzo, où elle s’était aussi imposée en géant, la Tessinoise figure une nouvelle fois parmi les prétendantes aux podiums à Méribel.
Si la skieuses aux huit médailles mondiales est toujours performante à la veille de disputer ses huitièmes Mondiaux, c’est grâce à l’apport de son entraîneur physique Alejo Hervas. Cela fait désormais quatre que la Championne olympique de super-G et l’Espagnol collaborent ensemble. « Je me plais beaucoup à travailler avec Lara », certifie le natif de Séville qui se considère « chanceux ». « Quand un athlète te donne des feedbacks qui ont de la valeur, ils te permettent de devenir un meilleur coach, et cela se produit avec elle. »
Lara Gut-Behrami est comme le bon vin
A 31 ans, Lara Gut-Behrami semble ne pas ressentir le poids des années sur ses spatules, ni sur ses épaules, comme en témoignent les 21 podiums en Coupe du monde que la skieuse de Comano recensent lors des trois derniers hivers, auxquels s’ajoutent trois médailles d’or, ses premières, entre les Mondiaux et les Jeux olympiques. Comme le bon vin, la skieuse helvétique se bonifie avec le temps. « J’ai l’impression que Lara rajeunit », se marre le coach andalou, impressionné par sa protégée. « C’est une athlète qui a énormément d’expérience. Elle comprend de saison en saison, ce qu’elle a vraiment besoin. Elle sait où placer le curseur et son énergie. »
Et Alejo Hervas en est convaincu, Lara Gut-Behrami possède encore une marge de progression après plus de treize années passées sur le circuit. « On n’en a jamais assez, on se donne toujours les moyens de nous rendre meilleurs. Je suis quelqu’un de positif et je suis certain qu’il existe toujours une porte pour progresser. » Son secret pour garder la Tessinoise compétitive? « Il n’y en a pas. Mon objectif est qu’elle conserve la santé, car à 31 ans, elle doit rester prudente. On essaie simplement d’être précis dans les volumes et les intensités de nos entraînements. Et après cela, l’esprit doit aller de pair avec le physique. »
Pirmin Zurbriggen dans le viseur
Quand à savoir si son athlète peut remporter trois médailles aux Championnats du monde de Méribel, le coach ibérique préfère ne pas s’avancer. « C’est possible, bien sûr. Mais on ne s’attend pas à quelque chose. Tout ce que l’on peut faire, c’est travailler jour après jour pour que Lara soit la plus performante possible. » Derrière la performance, se cache également la chasse aux records. Avec une breloque supplémentaire, elle rejoindrait Pirmin Zurbriggen, et ses 9 médailles, au rang d’athlète la plus décorée du ski suisse. A Méribel, Lara Gut-Behrami a donc rendez-vous avec l’histoire.
Johan Tachet, Sankt Anton/Méribel