Il est arrivé en Norvège avec un total de quatre victoires en Coupe du monde, il repart avec six succès. Loïc Meillard a vécu un week-end faste à Hafjell, sur une piste qui lui avait déjà permis de briller lors des Championnats du monde juniors. Sauf que cette fois, c’est chez les grands et que le Valaisan écrase tout sur son passage. Après une victoire sensationnelle et un triplé suisse samedi en géant, il a cette fois dominé le slalom, réussissant deux manches de très haut vol.
Souvent placé, rarement vainqueur, Loïc Meillard semble avoir tué ses derniers démons ces dernières semaines. Le skieur d’Hérémence a déjà été le héros des Mondiaux de Saalbach avec trois médailles (dont deux en or) et il enchaîne, même s’il n’est pas à 100% physiquement. Le frère de Mélanie est finalement là où tout le monde l’attendait depuis fort longtemps et c’est splendide à voir.
Loïc Meillard, vous skiez actuellement sur un nuage. Aujourd’hui, vous arrivez à gagner malgré une grosse faute. Comment vous l’expliquez?
Je savais qu’en deuxième manche, il y avait un petit peu plus de place qu’en première entre les portes. Et je sais que je dois remplir ces espaces. J’ai simplement attaqué pour ne pas me laisser endormir par le temps qu’il y avait entre chaque virage. Après ma faute, je me suis dit qu’il allait vraiment falloir en remettre une couche. J’ai ensuite refait une erreur mais ça montrait que je poussais, que je faisais le travail. À la fin, j’étais un peu surpris de voir du vert à l’arrivée. Avec deux fautes comme celles-ci, je m’attendais à être derrière.
Vous avez souffert du dos cette semaine. Mais malgré tout, vous réussissez un exploit inédit pour vous avez deux victoires en deux jours. C’est juste fou, non?
C’est un rêve pour tout technicien de pouvoir gagner deux jours consécutifs en géant et en slalom. C’est quelque chose de spécial, pas si simple à réaliser, alors j’en profite.
On a l’impression que depuis quelques semaines, vous exploitez enfin votre plein potentiel en alignant les victoires. Il y a un sentiment de fierté?
Ça fait plaisir, chaque victoire fait plaisir. On se bat pour ça, de toute façon. Parfois, il manque certains petits détails mais ce week-end, j’ai pu mettre tout ensemble et enchaîner quatre manches complètes.
L’autre bonne nouvelle, c’est que vous être relancé dans la course au Globe de cristal de slalom. Vous n’avez « plus que » 47 points de retard sur Henrik Kristoffersen alors que la piste des finales de Coupe du monde à Sun Valley ressemble quelque peu à celle d’Hafjell. Vous y croyez?
(Il fait la moue). Quarante-sept points, c’est peu et beaucoup à la fois. Il reste un difficile job devant moi. Je vais déjà essayer d’aller chercher une nouvelle victoire, montrer mon plein potentiel et rien d’autre.
Si on vous avez dit, alors que vous étiez si mal au soir de Sölden, que vous en seriez là en fin de saison, à enchaîner les victoires, vous y auriez cru?
À ce moment-là, ça aurait été prétentieux d’y penser. Comme quoi parfois, dans une saison, beaucoup de choses peuvent basculer. Il ne faut jamais abandonner et continuer à travailler tout le temps.
Ça donne aussi envie d’enchaîner les victoires la saison prochaine, non?
L’envie est toujours celle-là, c’est clair! Mais entre l’envie et ce qu’on arrive à obtenir finalement, c’est souvent deux mondes bien différents. Je me concentre sur mon ski, sur le fait d’aller vite. Lorsque j’arrive à le faire comme ce week-end, c’est là que les victoires arrivent.
Votre projet pour les finales, c’est de participer à toutes les courses?
On verra sur place. Trois courses, c’est sûr, quatre, c’est possible. Je vais voir comment sera la descente et comment mon corps réagit au décalage horaire et au vol. Tout est ouvert.
Pourquoi pas également aller chercher la deuxième place au classement général de la Coupe du monde?
Honnêtement, en ce moment, c’est le dernier de mes problèmes.
Laurent Morel, Hafjell