Il y a six ans, sur le Bergisel d’Innsbruck, Killian Peier s’est envolé. Loin. Très loin, pour se poser sur la troisième marche du podium des Championnats du monde de Seefeld. Le Vaudois venait de réaliser l’un des plus grands coups de sa carrière en remportant le bronze du concours sur grand tremplin, pour être à ce jour le dernier Suisse médaillé aux Mondiaux de ski nordique. « Cela reste l’un des meilleurs souvenirs de ma carrière », se remémore le sauteur de La Sarraz. « Tout avait fonctionné lors de ces quelques jours sur place. C’était génial, j’avais le rythme du tremplin parfaitement en moi », souligne celui qui avait failli accrocher également la médaille sur le petit tremplin. « Je n’étais pas loin, mais les conditions n’étaient pas égales pour tout le monde malheureusement. »

Six ans plus tard, Killian Peier ne se présente pas forcément comme un candidat au podium aux Championnats du monde de Trondheim qui débutent ce samedi avec le concours sur le petit tremplin. « Je sais que si j’arrive à faire deux bons sauts, je peux m’approcher du top 10. » Le Vaudois, actuellement 32e de la Coupe du monde, gagne peu à peu en confiance au fil des mois.

Se faire plaisir

Il est vrai qu’il n’a pas été épargné par les pépins physiques après ses exploits de 2019. Victime d’une déchirure du ligament croisé antérieur du genou droit en 2020, c’est son tendon rotulien du genou gauche qui lui a causé des soucis en 2023. « Cela reste ma meilleure saison depuis trois hivers », assure-t-il. Cinq top 20 dont une 13e place à Engelberg et une 12e à Oberstdorf en ouverture de la Tournée des Quatre Tremplins lui ouvrent le champ des possibles. « Il y a de bonnes choses à prendre et c’est là que j’aimerais performer lors des deux semaines à venir. »

En Norvège, au pays du ski nordique, où les sauteurs sont de vrais rockstars, les compétitions vont se dérouler bien évidemment à guichets fermés. « Je me réjouis, cela va être une belle fête », poursuit Killian Peier qui espère « pouvoir s’adapter le plus rapidement possible » sur deux tremplins qu’il n’a sautés qu’à une seule reprise en Coupe du monde l’hiver dernier. « C’est le plus important pour que je puisse avoir à me corriger le moins possible entre chaque saut. Cela va me permettre de prendre confiance en moi et en ma technique. Et si je parviens à trouver le rythme du tremplin, je peux me faire plaisir. »

Johan Tachet